Guy H (ROR)
Début du confinement
Le confinement a commencé brutalement mi mars, c’est à dire très tardivement. Les Français retiendront surtout les discours incohérents et mensongers de l’ensemble des membres du gouvernement à propos de la pandémie. L’incompétence gouvernementale et les conséquences désastreuses de la politique néolibérale dans l’hôpital public (40000 morts annoncées sur les chaînes publiques de télévision vers la fin mai à début juin) ont mis le gouvernement sur la défensive. On peut voir une vidéo remarquable de cette mise en cause directe de Macron et de son équipe y compris par des médecins de renom à l’occasion de l’une de ses visites à la Salpêtrière.[1] Plusieurs organisations et individus ont entrepris des actions en justice contre tel ou tel membre du gouvernement. Macron est couvert par une immunité et ne sera pas poursuivi tant qu’il sera Président.
Discours de Macron
En difficulté, Macron s’est senti obligé d’intervenir à plusieurs reprises à la télévision. De manière répétitive il en a appelé à l’Union de tous les Français. « Il faut faire taire nos différences ». Lors de l’une de ses interventions, il a affirmé et répété lourdement « Nous sommes en guerre ! » Mais il a précisé que nous n’étions pas en guerre contre une armée ou un pays mais contre le virus. Le choix lexical n’est pas accidentel et mériterait à lui seul des commentaires. Nombreux ont fait observer que la guerre (bien réelle) ne date pas de la pandémie mais qu’elle a commencé au soir de l’élection de Macron et qu’elle est tournée non contre un virus mais contre la population de ce pays. Macron a assuré que « nous » relèverions l’économie du pays « Quoi qu’il en coûte ». Nous allons voir ce que signifie ce « quoi qu’il en coûte ». Le 14 juin encore, il en appel une fois de plus à « l’union nationale ».
Stratégie du choc
-Il fallait s’y attendre, la bourgeoisie a profité de la pandémie pour détruire encore un peu plus le droit du travail : le confinement n’était pas terminé que le MEDEF, et divers patrons ont commencé à tenir le discours suivant : « Il faudra faire un effort supplémentaire et travailler plus,... ». Joignant les actes aux paroles, le gouvernement s’est empressé de traduire les desiderata patronaux en projets de lois : la durée quotidienne de travail augmente, la durée hebdomadaire de travail augmente (jusqu’à en revenir aux 60h par semaine - « dans certains cas » précise le gouvernement) le temps de repos (non travaillé) entre deux périodes de travail diminue, les congés payés diminuent.
- Des secteurs de première importance (automobile, aéronautique, transport, la distribution,…) annoncent des milliers de licenciements. En fait les plans de licenciements existaient avant la pandémie, mais celle-ci permet de faire passer ces plans plus rapidement que prévu initialement.
- Le gouvernement annonce des « aides » aux secteurs en crise. Ce sont des milliards d’argent public qui vont au privé, sans aucune contre-parties.[2]
- Sous couvert des mesures d’exceptions pour lutter contre la pandémie, les droits politiques et en particulier le droit de réunion et de manifestations sont fortement limité voire purement suspendu. À la traditionnelle chasse aux sorcières faisant suite à un important mouvement social, ici celui contre la réforme des retraites, s’ajoute cette année la répression contre celles et ceux dont la tâche était de prendre soin de la santé et de la sécurité des salariés pendant l’épidémie de Covid-19. Les sanctions pleuvent depuis trois mois.[3]
Le monde du travail payera le prix fort. Voilà ce que signifie le « Quoi qu’il en coûte » de Macron.[4] Bref, la stratégie du choc est mise en place.
Aéronautique
Alors que la compagnie Air France – KLM annonce des suppressions de postes par milliers, le gouvernement français garantit un prêt historique à l’entreprise, et ferme les yeux sur les émoluments de son patron, Benjamin Smith. Malgré des annonces de réduction de salaire en signe de « solidarité », ce dernier continue à empocher un bonus exorbitant en pleine crise du coronavirus. Avec les avions de la quasi-totalité des compagnies aériennes cloués au sol, le secteur de l’aviation est durement touché par la crise du coronavirus. Après l’annonce d’Airbus de supprimer 11 % de ses effectifs en Europe, soit 15 000 emplois dont 5 000 en France, Air France – KLM, confirme officiellement le 3 juillet vouloir supprimer 6 560 postes en équivalent temps plein (ETP) sur 41 000 – soit 16 % des effectifs. De plus, 1 020 des 2 420 emplois de sa filiale régionale Hop! seraient supprimés, soit la bagatelle de 40 % des effectifs. Une mesure qui concernerait au total plus de 8 000 salariés d’après la CGT.
Sortie du confinement et répression
La sortie du confinement est aussi brutale que l’entrée. Injonctions à reprendre le travail alors que la protection de la santé des salariés n’est pas assurée. Les articles L-4121 du code du travail qui donnent à chaque patron des obligations de résultat en matière de santé (physique et psychique) sont violés. Il y a plusieurs cas de « salariés protégés » (élus ou représentants du personnel, membres des CHSCT) qui sont poursuivi pour avoir signalé l’illégalité des conditions de travail. Depuis le déconfinement et encore plus à la faveur de l’été, c’est à une véritable vague de répression que nous assistons dans les entreprises et les services publics : inspection du travail, RATP, SNCF, Éducation, Pôle Emploi, La Poste, universités, lycées… jusque dans les hôpitaux et EHPAD en pleine crise sanitaire ! Répression pour son activité syndicale, répression pour s’être mobilisé·et notamment lors de la grève historique de cet hiver, répression pour avoir lancé l’alerte, ou même simplement pour avoir fait son travail… Cette violence patronale et gouvernementale s’abat contre celles et ceux qui relèvent la tête, avec des niveaux de sanctions inédits : exclusions de 3 mois, suspensions de 8 mois, jusqu’au licenciement ou la révocation dans plusieurs cas ! Comparutions devant la « Justice » avec à la clé des peines d’emprisonnement (Roga et Victor).
- Alexandre El Gamal – RATP
- Anthony Smith – INSPECTION DU TRAVAIL
- Éric Bezou – SNCF
- Les « 3 de Melle » – ÉDUCATION, Aladin, Cécile et Sylvie, trois enseignant·e·s du lycée Des Fontaines de Melle (académie de Poitiers), et désormais (mi-septembre) une quatrième enseignante.
- Deux infirmiers de l’hôpital psychiatrique du Rouvray (76), l’un syndiqué SUD Santé Sociaux, l’autre militant des « Blouses noires » : parmi les 9 soignant·e·s du Rouvray inquiété·e·s pour avoir lancé l’alerte en avril concernant la gestion des masques par leur direction et son refus d’équiper les patients, ils ont été mis à pied en juillet pour 10 et 15 jours.
- Anissa Amini – EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes). Aidesoignante en EHPAD à Livry-Gargan (93), élue SUD Santé Sociaux au CHSCT de son EHPAD : convoquée en entretien préalable pour avoir alerté, du CHSCT à la presse, sur le manque de protections de ses collègues en pleine crise sanitaire, elle risque de lourdes sanctions.
- Yann Gaudin – Pôle Emploi
- Vincent Fournier – LA POSTE
- Roga et Victor – UNIVERSITÉ (peines de prison prononcées)
- Gaël Quirante – LA POSTE
Et la liste n’est pas close. Timidement on affirme ici et là que le droit de manifester s’exerce, il ne se mendie pas[5]. Mais la période n’est pas favorable à la reprise du mot d’ordre et à son amplification.
Cette aggravation de la répression donne lieu à une réunion-meeting à la Bourse du Travail à Paris le mercredi 16 septembre. Il s’agit d’organiser la défensive voire la contre-offensive. Si la description des illégalités de l’encadrement, des juges, et des dirigeants politiques est détaillée et saisissante, on manque terriblement de perspective, de tactique et de stratégie. Puis le lendemain, jeudi 17, une manifestation appelée par la CGT, Solidaires et la FSU a lieu mais n’est pas très suivie.
La société et le gouvernement face à la pandémie
La société civile, la vraie[6], le corps social donc, a réagi sur le champ là ou l’exécutif s’est montré totalement incompétent et même défaillant. Au début de la pandémie, le personnel soignant manquait de tout : pas de gants, pas de masques, pas de vêtements de sécurité, pas de gel hydroalcoolique, pas de respirateurs, pas d’oxygène, pas de lits, et manque de personnel… résultat de 40 ans de néolibéralisme. Face à cette situation, dans plusieurs universités, des labo de chimie ou de biologie ou autre ont immédiatement fabriqué du gel hydroalcoolique et l’ont donné aux personnels hospitaliers avec des gants, des masques,… Des ateliers de couture se sont mis à fabriquer des masques. Cette capacité de la « société civile » à pallier le défaut de l’État a été remarqué sur le moment. Mais peu nombreux sont ceux qui se sont emparer de ce fait et l’ont utilisé pour démontrer le caractère inutile et même parasitaire du gouvernement, De ce fait, quelques mois plus tard cela semble presque oublié. La propagande des militants devrait y revenir et insister sur ce fait.
Personnels de santé
Déjà à bout du fait des conditions de travail fortement dégradées depuis des années, avec (entre autres) des repos non pris, le personnel de santé, a lui aussi assuré autant que possible sa mission malgré l’explosion de la charge de travail. Mais les luttes en cours avant la pandémie (parfois violemment réprimées par les forces de désordre), ces luttes n’ont pas été mise en pause. Comme signalé plus haut, on a assisté à des échanges verbaux très vifs entre des responsables médicaux (syndiqués ou non) et le gouvernement. Voir l’encadré en fin de ce document.
Le « Ségur» de la santé[7].
Face à cette colère sourde et profonde, et comme à son habitude, Macron, tel un magicien, a sorti de son chapeau le « Ségur de la santé ». Dès sa conception par Macron, ce Ségur n’était qu’une imposture. Il s’agissait (comme lors des gilets jaunes) de détourner l’attention et la colère des personnels, diversion qui en dit long sur l’usure du pouvoir. Macron a promis une prime (que seuls les soignant(e)s percevraient – c’est à dire ni les femmes de ménages, ni les administratifs, par exemple), une invitation à défiler sur les Champs Élysées à l’occasion du 14 juillet… et une médaille. Les personnels des services de l’hôpital public ont accueilli ces pitreries de Macron comme une marque énorme de mépris. Leurs revendications et celles de leurs organisations syndicales réclamaient une hausse générale des salaires (les primes ne comptent pas dans le calcul des retraites), des embauches massives pour remplacer les milliers de postes supprimés et la réouverture des lits et des établissements fermés… Quant à la médaille, les personnels ont été nombreux à répondre à Macron que la médaille il pouvait bien se la mettre… là où il voudrait.
Depuis une vingtaine d’années[8], l’ONDAM alloue aux hôpitaux publics des budgets systématiquement inférieurs aux besoins réels, afin « d’optimiser les dépenses ». Entre 2002 et 2018, 69000 lits d’hôpitaux ont été supprimés,[9] et cela malgré l’accroissement et le vieillissement de la population française. Le manque de liquidités a poussé les hôpitaux à se financer auprès des banques, faisant passer leur endettement de 9 à 30 milliards d’euros entre 2002 et 2013[10].
En décembre 2019, on pouvait lire sur une banderole d’hospitaliers : «L’État compte les sous, on va compter les morts ».
Pour animer ce « Ségur » Macron a nommé Mme N. Notta, ancienne secrétaire générale de la CFDT, qui fut honnie même dans ses propres rangs. D’emblée celle-ci a dû avouer qu’elle n’avait rien à négocier, aucun moyens budgétaires, elle ne pouvait pas s’engager sur les salaires, les recrutements, sur les carrières, les retraites,… Seule l’Union Solidaire a claqué la porte à ces « négociations ». On regrettera que la CGT n’ait pas suivi.
Fin mars, lors de l’un de ses show télévisé, Macron a fait mine d’avoir compris combien la politique néolibérale était nocive pour notre système de santé. Il a affirmé qu’il allait redonner des moyens à l’hôpital public. Mais le premier avril, Médiapart révèle que Macron poursuit sa politique néolibérale. À sa demande, la Caisse des dépôts travaille à un plan pour l’hôpital public. Au lieu de défendre l’intérêt général, il vise à accélérer la marchandisation de la santé et sa privatisation rampante.
Arrivé au gouvernement à la faveur d’un remaniement ministériel, et après un mois de pseudo concertation dans la Santé, Jean Castex, homme de droite et nouveau Premier ministre du gouvernement Macron vient abonder l’enveloppe du plan Ségur d’1,1 milliard d’euros supplémentaires, soit un total de 7,5 milliards d’euros. Mais il y aura des contreparties…« La somme est partagée entre l’hôpital public et les établissements privés. C’est ce qu’ont accepté les trois organisations signataires, CFDT, FO, UNSA qui ont permis à cet accord d’être majoritaire. Certes, cet accord représente à certains égards une avancée, dans la mesure où il va permettre d’augmenter les salaires de l’ensemble des salariéEs titulaires et contractuels des hôpitaux et des EHPAD publiques de 183 euros net par mois en deux fois et de 160 euros pour le secteur lucratif de la santé. Mais le compte n’y est pas, même si des revalorisation de grilles indiciaires sont également annoncées. On est bien loin des 300 euros « pour touTEs et tout de suite » qui auraient remis les salaires de la santé publique dans la moyenne de l’OCDE et permis de rattraper 20 ans de décrochage par rapport à l’inflation. La création de 15 000 postes, dont le financement n’est pas précisé, et qui est loin de couvrir les besoins nationaux ! Il faudrait 100 000 embauches à l’hôpital et 200 000 dans les EHPAD pour réellement garantir la qualité et la sécurité des soins changer et améliorer les conditions de travail. Et il ne faut pas se tromper : les quelques mesures ont été accordées grâce au rapport de forces imposé par la mobilisation des milliers de manifestantEs des 16 et 30 juin, des mardis et jeudis de la colère qui ont eu lieu dans plusieurs hôpitaux, par plus d’ une année et demi de lutte, et par la très forte pression de l’ensemble de la société, certainement pas grâce à cette mascarade du Plan Ségur. ces nouvelles mesures ont des contreparties qui vont être un véritable désastre sur les conditions de travail des agents hospitaliers. Au nom d’une meilleure organisation du travail et sous la forme d’un chantage inique, cet accord impose à l’hôpital plus de flexibilité, avec une annualisation du temps de travail, qui remet de fait en cause les 35 heures, un forfait mensualisé d’heures supplémentaires sur la base d’une contractualisation individuelle, la réduction à 11 heures de la durée de repos quotidien et une prime d’intéressement collectif « au service méritant » pour ne pas braquer certains syndicats (les syndicats corporatistes tels que l’UNSA – et de collaboration de classes telle la CFDT). Le plan Ségur renvoie à des négociations par établissement, faisant éclater le cadre national de la fonction publique et renvoyant à des rapports de force locaux, souvent défavorables. La mobilisation a permis les avancées, mais il n’en reste pas moins que les contreparties sont une véritable attaque contre les agents hospitaliers, et en rien une réponse à l’augmentation nécessaire des effectifs et encore moins à la fermeture des lits et de services qui se poursuivent. Aucunement une réponse aux besoins de la population et des hôpitaux de proximité ».[11]
Martinez, Secrétaire Général de la CGT, s’est dit en désaccord avec ces dispositions mais ne s’est pas vraiment opposé. La contestation interne s’étend contre lui, mais le poids des permanents (a priori des bureaucrates) est suffisamment important pour qu’aucun changements ne soient en vue. Ce blocage bureaucratique qui dure depuis des décennies est l’une des questions les plus importantes de notre période. Le problème se pose de comment intervenir auprès des militants syndicalistes « de base » pour qu’ils agissent dans leurs organisations respectives pour imposer une ligne de classe. Il faut exposer et rappeler sans cesse les faits. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi demander à ces militant s’ils acceptent d’être toujours trahis et donc défaits. Cependant ce que les militants n’aiment pas du tout ce sont les donneurs de leçons. Et le risque est grand d’apparaître comme donneurs de leçon.
Récession économique[12]
Au deuxième trimestre 2020, le revenu disponible brut des ménages recule mais le taux d’épargne bondit - Comptes nationaux trimestriels - résultats détaillés (PIB) - deuxième trimestre 2020.
Au deuxième trimestre 2020, le produit intérieur brut (PIB) en volume[13] baisse fortement : –13,8 % après –5,9 % au trimestre précédent. L’évolution négative du PIB au premier semestre 2020 est liée à l’arrêt des activités « non essentielles » dans le contexte du confinement mis en place entre mi-mars et début mai. La levée progressive des restrictions conduit à une reprise graduelle de l’activité économique aux mois de mai puis de juin, après le point bas atteint en avril.
Les dépenses de consommation des ménages chutent (–11,5 % après –5,8 %) ainsi que la formation brute de capital fixe (FBCF), de manière encore plus prononcée (–14,9 % après –10,0 %). Les dépenses de consommation des administrations publiques diminuent également (–10,3 % après –3,3 %, cf. la note méthodologique pour une explication détaillée). Au total, la demande intérieure finale hors stocks diminue fortement : elle contribue pour –12,2 points à l’évolution du PIB.
Les exportations baissent nettement plus (–25,0 % après –6,0 %) que les importations (–16,4 % après – 5,6 %). Au total, le commerce extérieur contribue négativement à la croissance du PIB : –2,5 points, après – 0,1 point au trimestre précédent. À l’inverse, les variations de stocks y contribuent positivement (+0,9 point après +0,5 point).
La crise économique promet de plonger des millions de gens dans la pauvreté.
Pourtant l’association Oxfam écrit : « Avec 1400 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour environ 4,8 millions d’emplois directs dans le monde (dont au moins 1,4 millions en France et sans compter les millions d’emplois indirects) 1, l’impact des choix stratégiques des entreprises du CAC 40 est immense. […] 2020 devait être une nouvelle année record. Le CAC 40 s’apprêtait à verser 60,2 milliards d’euros de dividendes et de rachats d’actions à ses actionnaires au titre de l’exercice 2019, un montant dépassant le précédent record de 2007, à la veille de la crise financière de 2008. 2 Des versements censés récompenser le succès des fleurons du capitalisme français : un chiffre d’affaires en hausse de 25 % entre 2009 et 2018 et 31 % de valeur ajoutée supplémentaire sur la même période ».[14]
Et encore : « En France, 7 milliardaires possèdent plus que les 30 % les plus pauvres et les 10% les plus riches possèdent 50 % des richesses. Si quelqu’un avait pu économiser l’équivalent de 8 000 euros par jour depuis la prise de la Bastille (14 juillet 1789), il n’arriverait aujourd’hui qu’à 1 % de la fortune de Bernard Arnault. »[15]
Élections municipales
L’ouvrage de Bruno Amable et Stefano Palombarini[16] reste actuellement la meilleur analyse générale de la situation socio-politique française. (En janvier 2020, sur son blog, S. Palombarini ajoutait à l’analyse de 2017 l’émergence du risque de pouvoir défaire Macron sans défaire les néolibéraux).
Le deuxième tour des élections municipales a été marqué par un nouveau record de l’abstention : 58,4 %. Sa principale cause n’est pas la crise sanitaire, mais le rejet de l’ensemble du système politique par des millions de jeunes, de salariés, de chômeurs et de retraités. L’abstention est la plus forte dans les couches les plus exploitées et opprimées de la population. Cela s’explique facilement. Ces dernières décennies, la succession de la droite et de la « gauche », au pouvoir, n’a rien changé à l’orientation fondamentale (procapitaliste) des politiques menées. A chaque scrutin, les mêmes promesses électorales reviennent, les mêmes formules creuses – mais rien ne change, sinon en pire.
Les média ont loué la performance des écologistes, mais la principale « vague » de ce second tour, n’était pas « verte », mais abstentionniste. C’est le fait majeur de ce scrutin. L’abstention était même supérieure à la moyenne nationale dans les villes qui ont élu un maire « vert » : 62 % à Lyon, 61,7 % à Bordeaux, 65 % à Marseille, 67 % à Tours, 63,2 % à Strasbourg, etc.
Sans surprise, le parti de Macron subit une très lourde défaite, d’une ampleur inédite pour un parti au pouvoir. Les macronistes payent les phrases assassines de Macron : « les gens qui ne sont rien » « les ouvrières de Gad qui sont illettrées », « les premiers de cordée », « pour trouver du travail, il suffit de traverser la rue »… Ils payent également les affaires (affaires Benalla, les ministres qui doivent démissionner pour des motifs divers : corruption, mœurs – Griveau qui envoie par mail des photos de parties de son anatomie qu’on ne montre pas publiquement, le nouveau ministre de l’intérieur, Darmanin qui avoue qu’il a accordé un logement à une femme en « échange » de faveurs sexuelles, que cette femme ne demandait pas... Ils payent enfin les violences économiques et policières que les média ne peuvent plus dissimuler, seules réponses possibles de ce régime aux résistances nombreuses qui naissent face à la politique ultra-capitaliste, et peut-être aussi la conscience populaire qui commence à percevoir et comprendre le renforcement de mesures et dispositions de plus en plus autoritaires, les droits politiques et citoyens sont gravement attaqués (accusé à plusieurs reprises d’être un dictateur Macron a dû s’en défendre publiquement).
Dans la perspective des prochaines élections présidentielles, dont la campagne a manifestement déjà commencé, le chef de l’État va intensifier sa phraséologie environnementale (en contradiction totale avec sa politique réelle). Mais cela ne suffira pas à masquer le bilan économique et social du gouvernement, qui est déjà très négatif (sauf pour les riches) et va devenir catastrophique (sauf pour les mêmes) dans les mois qui viennent, du fait de la profonde récession économique.
La défaite de la droite dans quelques-uns de ses vieux bastions – dont Marseille – est une bonne nouvelle. Elle souligne que la crise des Républicains est loin d’être terminée. D’une part, ils payent toujours le rejet massif du gouvernement Sarkozy (2007-2012) et les multiples « affaires » impliquant ce parti. D’autre part, Emmanuel Macron applique le programme des Républicains, le programme de la grande bourgeoisie française. Dès lors, les Républicains, malgré leurs dénégations ne se distinguent pas de LREM.
Manifestations Floyd/Traoré
L’assassinat de G. Floyd aux USA a reçu un écho fort en France. Il renvoie en effet à nombre d’assassinats par la police française, dont l’assassinat d’Adama Traoré dans des circonstances qui rappelle le meurtre de G. Floyd. Malgré l’interdiction de manifester, malgré la période… une manifestation a eu lieu (à l’initiative du comité Adama, organisé par Assa, sœur d’Adama et avec le soutien d’autres organisations, dont des organisateurs des gilets jaunes). Il semble que même la police ait été surprise par l’ampleur de la mobilisation. Les manifestants réclamaient la justice pour Adama mais dénonçait aussi les violences policières en générale.
Des « forces de l’ordre » fascisantes
C’est dans cette période qu’ont été divulgué des informations sur l’existence de comptes sur des « réseaux sociaux » sur lesquels les flics (tous corps confondus) donnaient libre cours à leur phobies racistes et s’en prenaient aux « bougnoules », aux « négros » et aux pédés de la « gauchiasse ». Certains d’entre eux affirmaient vouloir un coup d’État et la guerre civile, et affirmaient s’y préparer. Amar Behmohamed, un brigadier-chef affecté sur le ressort de la Préfecture de police de Paris, prend la parole sur un sujet explosif. Depuis 2017, il dit avoir été témoin de propos racistes, de cas de maltraitance et de faits de vol qu’il impute à plusieurs de ses collègues[17].
Sur BFM, média ultra-néolibéral (et crypto-fasciste) bien connu ici, l’avocat d’un flic affirmait que son client était déprimé parce qu’il aimait son métier et qu’il n’avait pas les moyens de l’exercer correctement. Ce policier revendiquait le « droit de pouvoir étrangler ceux qui résistent » (sic).
La presse bourgeoise ne pouvait plus ignorer ces faits et l’on a appris que ce réseau comptait environ 9000 policiers. Puis l’on a appris qu’il n’y avait non pas un mais plusieurs réseaux identiques.
Sous pression, Castaner, le Ministre de l’intérieur, a été contraint de dénoncer ces faits. Il a affirmé qu’en cas de « suspicion avérée », de manquements de la part d’un policier il y aurait sanctions. Qu’est-ce qu’une « suspicion avérée » ? S’il y a suspicion c’est que rien n’est avéré, et si c’est avéré ce n’est plus une suspicion. Le « premier flic de France » s’est pris les pieds dans le tapis. Et il en est « mort ».
Manifestations policières
Ce fut l’occasion attendue par la flicaille pour lancer une grande offensive. Grèves et manifestations de flics (normalement interdites). Les pauvres policiers ne se sentaient plus soutenus par l’Exécutif. Le ministre des flics les avait trahis [18].
Battus aux municipales, le pouvoir de macronnien ne reposant que sur ses flics... et le stock de grenades, Macron a viré son ministre et fait allégeance à la gente flic. Il a dû y aller sans lésiner sur les épices. Toutes les garanties ont été consenti aux « forces de l’ordre ». Ils continuent de pouvoir pratiquer des « plaquages ventrales », ils continuent de pouvoir utiliser des LBD, des grenades de « désencerclement », etc. Une grande campagne de dénonciation des violences populaires (contre la police) a commencé. Elle se poursuit aujourd’hui (début et courant septembre) : Macron parle d’« ensauvagement » puis exalte la lutte contre le « séparatisme ». Les public visé est directement les « immigrés ». Macron fait diversion : il stigmatise les manifestants contres les violences policières et contre les assassinats en les assimilant à des islamistes. Tactique bien connue et récemment décrite par Vanessa Codaccioni. Mais on sait d’expérience que lorsque la bourgeoisie prend des mesures contre les immigrés c’est toutes la population qui est bientôt visée. Les militants révolutionnaires devront mener campagne pour montrer que ce sont les catégories sociales dominantes qui se sont ensauvagé et séparatistes. Il faudra aussi montrer que la méthode de Macron consiste à renverser l’accusation (la meilleur défense étant l’attaque). Les discriminations sociales et raciales, les violences policières envers les exploités et les opprimés ne sont, ni aux États-Unis, ni en France, le fait de quelques « brebis galeuses », « indignes de la police républicaine » comme le prétend Mélenchon (7 juin). C’est au contraire une composante profonde, inséparable, essentielle du pouvoir de la bourgeoisie [19].
En France, les flics n’ont pas le droit de manifester ; mais les contrevenants ne sont pas sanctionnés. Leur pression s’exerce à tous les niveaux.
Nature du régime[20]
La conséquence la plus importante des manifestations policières est que le Ministre de l’Intérieur a du présenté ses excuses aux policiers, qu’elles ont imposé un remaniement ministériel à l’occasion duquel le ministre Cataner a été démis par Macron. Macron a lui-même été contraint de louer sa police et de lui donner des gages[21]. Une question importante se pose alors : comment caractérise-t-on un régime qui prend ses ordres dans la police ? quand le pouvoir exécutifs lui est subordonné au lieu que ce soit la police qui soit subordonné à l’exécutif ? En France ce n’est pas l’État qui dispose d’une police, c’est la police qui dispose de l’État.
Remaniement ministériel
Finalement Macron doit opérer un remaniement ministériel. Castex devient Premier Ministre. Sa fonction est 1) ne pas faire d’ombre à Macron, 2) « aider les entreprises »[22], 3) faire payer le prix de la crise aux catégories populaires.
Jean Castex, invité à s’exprimer à l’université d’été du Medef juste après son président, Geoffroy Roux de Bézieux, a dévoilé en avant-première les grands principes du plan de relance dont l’annonce a été retardée au jeudi 3 septembre. Et quelques mesures. En plus des « 470 milliards d’euros » déjà mobilisé par l’État en soutien à l’économie, le Premier ministre est venu avec dans sa besace 10 milliards de cadeaux fiscaux supplémentaires pour soutenir la « production nationale ».
Plusieurs taxes prélevées par les collectivités territoriales seront réduites à compter du 1er janvier 2021. Parmi elles : la taxe foncière pour les locaux industriels sera divisée par deux. Le manque à gagner localement serait compensé par l’État, et la mesure présentée au mois d’octobre dans le projet de loi de finances 2021. Enfin, Jean Castex a assuré le patronat que son gouvernement continuerait à baisser l’impôt sur les sociétés.
Dans le même temps, un nouveau train de mesures antisociales sont prises pour poursuivre la destruction du droit du travail. Face à ce « plan de relance » les syndicats sont indécis : demander des "contreparties" ou interdire les licenciements [23].
Mais le nouveau gouvernement est à la peine : Jean Castex perd 7 points de popularité en un mois (23 août 2020) [24]
Macron accentue sa ligne réactionnaire[25].
Vendredi 4 septembre 2020, au Panthéon, Emmanuel Macron exhumait le 150 ème anniversaire de la proclamation de la IIIème République pour formuler un discours contre les « les tentations séparatistes », faisant de « l’islam politique » le principal « danger » qui menacerait la République. Après la rhétorique de l’« ensauvagement » ouverte par le ministre de l’intérieur, Macron poursuit son œuvre réactionnaire cherchant par là à stigmatiser la population musulmane. Une manière aussi de renforcer sa base sociale issue de la droite traditionnelle voire fascisante.
Pour nous, c’est la bourgeoisie qui est « ensauvagée » et « séparatiste ». Elle le montre chaque fois qu’elle s’efforce d’échapper au fisc dans ce qu’elle nomme « optimisation fiscale ».
Macron est le plus mal placé pour contrer les formes d’intégrisme, lui qui subrepticement met en œuvre des mesures contre la laïcité et la loi de 1905. Et ce n’est pas un hasard, Gérald Darmanin, nouveau ministère de l’Intérieur a fait une déclaration publique en tant que « Ministre des cultes », ce qui n’existe plus depuis 1905.
Macron est le plus mal placé pour parler d’embrigadement, lui qui tout en détruisant l’École et l’Université (Parcoursup, loi ORE, le très digne de l’apartheid « Bienvenue en France », LPPR[26], en affirmant que l’Université n’est pas faite pour tous…) envoie la jeunesse à l’armée « pour l’éduquer » (v. le « service national universel » : « Vous êtes âgés de 15 ou 16 ans, vous souhaitez participer à la construction d'une société de l'engagement, bâtie autour de la cohésion nationale... »[27]).
C’est encore lui le séparatiste qui, avec un organisme mafieu-financier (BlackRock) profondément étranger aux intérêts vitaux de la population, prépare dans une sorte d’ « intelligence avec l’ennemi », une réforme des retraites qui va plonger des dizaines de milliers, voire des millions de personne dans la misère. Pour ce seul fait, on devrait le défaire pour manquements, comme aux USA on peut défaire un Président (cf. Nixon) avec la procédure d’« empeachment ».
Au plan international également, Macron représente aussi une tradition bien ancrée dans la bourgeoisie Française toujours très vivace : l’impérialisme. On l’a vu au Liban, où il prétend sauver les Libanais de leurs classe politique corrompue. Mais aux Libanais nous disons « Comment Macron qui détruis la France à coups de bombes néolibérales, comment Macron pourrait sauver le Liban et les Libannais » ? Le culot de Macron est sans limite quand on sait que la France est le principal fournisseur de grenades et autres matériels de répression du Liban.
On le voit encore s’immiscer dans le conflit gonflé par les nationalistes Turcs (Erdogan) et Grecs ( Mitsotakis) espérant ici aussi quelques juteuses ventes d’armes.
On le voit enfin dans le renforcement tant de l’OTAN que des budgets militaires et la « coopération » entre les forces armées allemandes et françaises, et plus que tout dans les « grenouillages » dans les pays de l’ex Union Soviétique (par exemple dans le Caucase et en particulier en Géorgie). L’intérêt bien compris des peuples est la dissolution de l’OTAN et de toutes les structures impérialistes, le renoncement des gouvernement à l’usage des armes et donc au désarmement en premier lieu nucléaire, la réattribution des budgets militaires à la santé, à l’éducation, et à la lutte contre les effets destructeurs sur l’environnement de l’exploitation capitaliste.
Finalement, avec ce discours au Panthéon, « le jour même où la République célèbre son anniversaire. C’était le 4 septembre 1870 », rappelait l’occupant de l’Élysée, jour de la proclamation de la République par Léon Gambetta, cette commémoration qui ne s’est pourtant jamais imposée comme une « fête Républicaine » car la proclamation de cette troisième République précède la défaite de Sedan le 7 septembre 1870, trois jours après. Or là, Macron comme Trump aux USA, attise les braises et la haine. Car la III ème République, c’est aussi une période chère à la bourgeoisie, qui prend à cœur de la célébrer, avec son lot de colonialisme, de racisme et d’attaques contre la classe ouvrière, car la III ème République disions nous c’est aussi le gouvernement d’Adolphe Thiers qui massacrait près de 30 000 communards au terme de la Semaine sanglante, juste quelques mois après la proclamation de cette République dans laquelle, selon les mots de Macron, la liberté et l’égalité sont un “bloc”. Jamais les français (d’origine ou d’adoption) des classes populaires, ne se retrouveront derrière Macron. Il est le porte flingue du MEDEF et du CAC40 et l’ennemi du peuple.
Et puis, de quelle liberté parle Macron, lui qui vient de porter l’un des coups les plus violents depuis Vichy à la liberté de la presse avec son « schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) » paru jeudi 17 septembre ? Journalistes et observateurs pourront être interpellés en couvrant des manifs. C’est une obsession chez lui depuis qu’il s’est mis en tête de « lutter » contre les « fakenews »au point que même à droite on s’en émeuve. La précédent attaque ayant eu lieu il y juste quelques jours lorsque
Recomposition à gauche?
Amable et Palombarini ont montré le rôle central joué par la gauche (et en particulier le PS et ses satellites) dans l’émergence puis l’aggravation de la crise politique où nous sommes (marginalisation/non représentation politique des catégories populaires, destructions néolibérales des protections sociales, abstention, vote de défiance, surgissement d’aventuriers politiques,…). L’effondrement du PS et de la droite parlementaire (post-gaulliste) et finalement l’apparition de l’aventurier Macron sont la traduction de ces tendances.
Les européennes de l’année dernière et les municipales de cette année montent que trois ans après l’élection de Macron, la situation s’est encore dégradée. La non représentation politique des catégories populaires continue.
La « gauche » (PS) s’efforce de réapparaître (aidés par les media - en tout cas leurs propriétaires - qui craignent que l’hégémonie de Macron ne laisse la place à une radicalisation très à gauche) mais les politiques qui s’efforcent de recomposer cette « gauche » sont des figures du passé, des tenants du « sociallibéralisme » et de l’idéologie propulsée par « Terra nova ». Parmi eux, outre les figures historiques du PS de Mitterrand, Jospin et Hollande, on trouve le très réactionnaire R. Glucksman, plus à droite encore que son père, et qui est intervenu directement au Caucase (Géorgie) auprès de l’ancien président de cette république pour le « conseiller » dans ses choix néolibéraux (et sans doute également anti-Russe).
LFI ne cesse d’évoluer à droite, comme Podemos en Espagne. Rencontre organisée par LFI : Eric Coquerel plaide lui contre le capitalisme néolibéral, (mais pas contre le capitalisme) et s’interroge : Fédération populaire ou Union de la Gauche ?[28]
Et désormais le PCF reprend les thèmes de Macron sur les « ensauvagés » et les « séparatistes »… Et pour couronner le tout : Geoffroy Roux de Bézieux est invité à la fête de l’Humanité pour débattre avec Philippe Martinez : "C’est la première fois que le patron du Medef va à la fête de l’huma, c’est déjà un signe des deux côtés, qu’on peut débattre sans être d’accord."[29]
De son côté Olivier Besancenot au meeting de l'université d'été du NPA plaide pour une organisation "large" et "non sectaire" qui a conduit le NPA à l’impasse et au bord de la scission [30].
Avec la crise sanitaire, les appels se sont multipliés pour « le jour d’après ». Jadot (EELV), Faure (PS), Brossat et Laurent (PCF) (et même une ex ministre juppéiste – Corine Lepage) ont signé une tribune de l’Obs. « Pour préparer l’alternance politique ». Et le 20 mai une réunion ouverte aux partis politiques de « gauche » sauf à LFI et au NPA. Il suffit d’en entendre un parler et on les a tous entendu. Cette initiative est renouvelée dans un « Appel de 150 personnalités de la gauche ou de l’écologie ».
Cette "nouvelle gauche" sera comme l'ancienne, capitaliste. Qu'importe, en tout cas pas une solution pour la classe ouvrière, les catégories populaires et plus généralement l'humanité.
- https://youtu.be/btysSduul7c . Voir surtout l’intervention de François SALACHAS vers la 20 minute.
- https://alt-rev.com/2020/08/27/jean-castex-promet-10-milliards-de-cadeau...
- https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/monde-du-travail-une-vague-d...08207728 https://alt-rev.com/2020/08/28/initiative-interprofessionnelle-contre-la...
- https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/air-france-milliards-de-pret...pour-le-pdg-07097657
- https://alt-rev.com/2020/08/27/le-droit-de-manifester-sexerce-il-ne-se-m...
- Dans sa campagne électorale en 2016-2017, Macron avait prétendu qu’il ferait entrer la société civile dans les lieux de pouvoir. Mais comme toujours avec lui le vocabulaire est perverti. Le sens courant de l’expression société civile désigne « les gens du peuple », ceux qui ne sont pas des notables, des cadres, des petits ou moyens patrons, etc. Mais pour Macron la société civile c’est précisément les notables, les petits et moyens patrons, l’encadrement... c’est à dire ceux qui aujourd’hui sont au gouvernement et appuient la politique gouvernementale.
- Le nom de Ségur de la santé tient au fait que les rencontres entre syndicats et gouvernement ont eu lieu rue Ségur, c’est une référence aux « Grenelle » réunions qui s’étaient tenues rue de Grenelle.
- https://www.semanticscholar.org/paper/Triumph-of-the-lean-production-sys...
- https://www.lci.fr/sante/hopital-69-000-lits-ont-ils-ete-supprimes-ces-1...
- https://www.francetvinfo.fr/sante/hopital/endettement-des-hopitaux-quell...
- https://alt-rev.com/2020/07/15/dans-la-sante-un-train-de-mesures-qui-peu...
- https://alt-rev.com/2020/08/30/linsee-confirme-la-chute-historique-du-pi... https://insee.fr/fr/statistiques/4647853
- Les volumes sont mesurés aux prix de l’année précédente chaînés et corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO)
- CAC 40 : DES PROFITS SANS lendemain ? (www.oxfamfrance.org)
- https://www.oxfamfrance.org/communiques-de-presse/davos-2020-nouveau-rap...
- Bruno Amable et Stefano Palombarini, L’illusion du bloc bourgeois, éditions Raisons d’agir, ISBN978.2.912107.97.8
- Le Monde, 29 juillet.
- https://alt-rev.com/2020/08/27/violences-policieres-et-revoltes/
- Dans toutes les républiques bourgeoises, même les plus démocratiques, la police est, avec l’armée de métier, l’instrument principal de l’oppression des masses… La police passe les « petites gens » à tabac dans les commissariats de New-York, de Genève et de Paris, alors qu’elle est pleine de prévenance pour les capitalistes… La substitution d’une milice populaire à la police et à l’armée permanente est la condition du succès de toute réforme… au profit des travailleurs. (Lénine, Ils ont oublié l’essentiel, 18 mai 1917)
- Le 8 juin, sur la demande du président inquiet de la multiplication des manifestations contre les violences policières, le ministre de l’intérieur Castaner interdit d’utiliser l’étranglement et condamne les propos racistes. Aussitôt, les policiers, menés officiellement par des « syndicats » mais noyautés en coulisses par le RN et les groupes fascistes, protestent aux portes des commissariats et dans la rue. Ces policiers violent la loi car il leur est interdit de manifester en uniforme et ils détournent pour leurs propres fins les moyens matériels qui sont censés protéger la population. Castaner fait immédiatement machine arrière, mais cela ne suffit pas. Le 13 juin https://www.europe1.fr/politique/colere-des-policiers-appels-a-demission... ; https://www.humanite.fr/christophe-castaner-fait-volte-face-et-recule-de...
- https://alt-rev.com/2020/08/30/plus-de-flics-plus-armes-accelerations-se...https://alt-rev.com/2020/08/27/violences-policieres-et-revoltes/
- https://rapportsdeforce.fr/breves/jean-castex-promet-10-milliards-de-cad...
- https://www.revolutionpermanente.fr/Les-syndicats-face-au-plan-de-relanc...
- Sondage réalisé les 19 et 20 août auprès d’un échantillon représentatif de 989 personnes âgées de 18 ans et plus selon la méthode des quotas. La marge d’erreur s’échelonne entre 1,4 et 3,1%. Pour Jean Castex, l’épidémie de coronavirus évolue “dans le mauvais sens”. La popularité de Macron ne bénéficie d'aucun effet Castex. https://www.huffingtonpost.fr/entry/la-popularite-de-macron-ne-beneficie... exclusif_fr_5f2d46c7c5b6e96a22b18084?ncid=other_huffpostre_pqylmel2bk8&utm_campaign=related_articles Masque: le discours du gouvernement jugé incohérent par 75% des Français
- https://www.revolutionpermanente.fr/Apres-l-ensauvagement-Macron-exalte-...
- À qui connaît bien la LPPR (Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche) on ne peut que suggérer de lire le programme du FN de 2002. La LPPR est quasiment un simple copier coller de ce programme du FN.
- https://www.gouvernement.fr/service-national-universel-snu
- https://youtu.be/Zu31ozHkksw
- https://www.pcf.fr/11_12_13_septembre_la_f_te_de_l_humanit_va_se_tenir_a...
- https://youtu.be/unrdc6AjvQw . Prêtez votre attention surtout au dernier tiers (environ) de son intervention.