À la veille d’une grève imminenete des métallos impliquant plus de 100 000 travailleurs en Turquie, DIP (Le Parti Révolutionnaire de Travailleurs) a lancé une campagne internationale de solidarité avec les grévistes, face à l’interdiction plus que probable de la grève par le gouvernement Erdogan. Vous pouvez également transmettre votre solidarité en écrivant à metalstrikesolidarity@gmail.com et en envoyant votre signature pour la pétition. Voici le lien vers une vidéo qui explique le contexte de cette grève: https://www.youtube.com/watch?v=hBOkNzyj44o&t=22s.
Grève, occupation. résistance!
Vive la solidarité internationale de classe!
Plus de cent mille métallurgistes en Turquie se préparent à déclencher une grève, dont une section importante le 5 février 2020. Cela fait suite à un long processus de négociation avec les patrons de l'industrie métallurgique - qui constitue un noyau stratégique en fournissant une part importante des exportations qui sont vitales pour l'économie turque. L'industrie couvre des secteurs tels que l'automobile et la production de tous types de produits blancs et de pièces de machines ainsi que la coulée, essentiels pour d'autres secteurs d'activité. Historiquement et au cours des dernières années, les métallos ont été la division la plus active de la classe ouvrière turque dans la lutte des classes.
À partir de 2018, l'économie turque a traversé une crise où la stagnation et la récession accompagnent l'inflation et le coût de la vie élevé ainsi que le chômage. Comme on pourrait le deviner, cela crée des conditions insupportables pour le peuple travailleur en proie à une pauvreté profonde. Les métallos agissent à nouveau comme un brise-glace pour que toute la population secoue et brise les chaînes du despotisme qui dressent d'immenses barrières contre la lutte de la classe ouvrière, des jeunes et du peuple en général. Les métallos qui se préparent à la grève le savent très bien en raison de leurs précédentes grèves interdites par le gouvernement avec l'excuse bidon de violer la sécurité nationale. Le gouvernement a interdit trois grèves de métallos ainsi que de grandes grèves dans les secteurs du verre, de la pétrochimie, des transports publics et des banques.
Une fois de plus, les patrons menacent les grévistes d'une prohibition. Une telle interdiction de la grève sera incontestablement illégitime, inacceptable et illégale! La Cour constitutionnelle a statué que les interdictions de grève précédentes signées par le président Erdogan et le gouvernement étaient illégales et leur a même ordonné de payer une indemnité! S'appuyant sur cette résolution, l'un des syndicats des métallurgistes - le Syndicat des métallurgistes unis (Birlesik Metal-Is), un membre de la DISK (Confédération des syndicats progressistes de Turquie) et l'IndustriALL - ont déjà déclaré qu'ils ne reconnaîtront pas une autre interdiction et qu’ils vont continuer la grève quoi qu'il en soit.
Cela a été déclaré lors d'une manifestation animée de travailleurs à Gebze, l'une des villes ouvrières où des milliers de personnes ont assisté au rassemblement. Le même jour, dans une autre ville ouvrière, Bursa, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées lors d'une énorme manifestation sur appel du Syndicat turc des métallurgistes (Turk Metal, membre de Turk-Is, Confédération des Syndicats Turcs) et ont mis en garde les patrons d'accepter leurs demandes. Même un troisième syndicat, proche de l’AKP, le parti gouvernemental d’Erdogan, se prépare à la grève. Presque tous les jours, les travailleurs défilent dans leurs usines par milliers lors des changements de postes, mettent en pratique des arrêts de travail pendant des heures et commencent à former des comités de grève pour rejeter les hausses de salaires extrêmement faibles et un contrat de trois ans proposé par les patrons au lieu de l'ancien système de négociation collective bisannuelle.
Cette lutte des métallurgistes peut ouvrir une nouvelle phase de lutte des peuples avec le despotisme d'Erdogan. Elle a le potentiel de conditionner tout l'agenda de la société autour des droits et des exigences de la classe ouvrière et des travailleurs. Au sein de cette lutte, fleuriraient naturellement les fleurs de la lutte pour la liberté dont les exemples pourraient bien se retrouver dans la lutte révolutionnaire des travailleurs de la région au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Algérie, Soudan, Liban, Irak et Iran). ), ainsi que des luttes plus éloignées en Europe (France) et en Amérique latine (Haïti, Porto Rico, Équateur, Chili, Bolivie et Colombie).
Les travailleurs avancent le célèbre slogan de la rébellion populaire qui a commencé avec les manifestations du parc Gezi: "Ce n’est qu’un début, la lutte continue!"
La solidarité internationale est nécessaire et urgente! Les patrons comptent sur le régime despotique qui les favorise, en revanche, la seule chose à laquelle les travailleurs peuvent faire confiance est leur force organisée et leur solidarité prolétarienne internationale. Les usines en grève comprennent également Ford, Renault, Fiat, Mercedes et de nombreuses entreprises internationales similaires, ainsi que des exploiteurs impérialistes de travailleurs fraternels d'autres pays.
Nous vous demandons de signer la brève pétition suivante au nom de votre syndicat, association, société, organisation professionnelle, organisation de masse, comité de quartier, parti ou organisation politique, magazine ou revue socialiste ou en votre nom en tant qu'organisateur syndical ou activiste dans un autre domaine, un intellectuel, militant d'un parti politique en signe de solidarité avec ce qui promet de devenir l'un des mouvements les plus importants de ce pays qui a vécu trop longtemps sous le poing de fer du despotisme d'Erdogan.
« Nous, les partis soussignés, les syndicats, les dirigeants ainsi que les militants de la lutte des classes et des intellectuels, soutenons cet important combat des métallurgistes de Turquie contre le capital international et local et déclarons notre pleine solidarité avec leur grève. En cas d'interdiction de la grève, nous déclarons que, conformément à la législation et à la jurisprudence turques, ainsi qu'aux normes juridiques internationales établies, ils ont le droit de résister à cet acte illégal, de défendre leur droit de grève et de refuser de quitter leur lieu de travail.
Nous nous engageons à organiser des actions concrètes de solidarité avec les grévistes qui, par leur combat, unissent la lutte pour le pain et la liberté en Turquie. Nous réagirons en réponse à une éventuelle intervention du gouvernement dans ce droit légal de grève pour interdire cette action très importante.
Nous appelons les forces de la classe ouvrière et les mouvements progressistes de tous les pays à prendre parti pour les grévistes contre le régime de plus en plus despotique d'Erdogan et de son gouvernement au service du capital.
Métallurgistes de Turquie, nous sommes solidaires de votre action! Soyez assurés que le monde entier du travail international est avec vous dans cette lutte! »
DIP
Parti Révolutionnaire des Travailleurs
23 janvier 2020