Akdeniz: Dünya devriminin yeni havzası!

The Mediterranean: new basin of world revolution!

البحر الأبيض: الحوض الجديد للثورة العالمية

مدیترانه: حوزه جدید انقلاب جهانی

Il Mediterraneo: nuovo bacino della rivoluzione mondiale!

Μεσόγειος: Νέα λεκάνη της παγκόσμιας επανάστασης!

Derya Sıpî: Deşta nû a şoreşa cihânê

Միջերկրական ծով: նոր ավազանում համաշխարհային հեղափոխության.

El Mediterráneo: Nueva cuenca de la revolución mundial!

La Méditerranée: nouveau bassin la révolution mondiale!

Mediterrâneo: bacia nova da revolução mundial!

Déclaration du DIP (Parti Révolutionnaire des Travailleurs, Turquie) à l'occasion du 80e anniversaire de l'assassinat de Trotsky: Revenez à Trotsky par Lénine!

Il y a exactement 80 ans, le 20 août 1940, un pic à glace brandi par un agent stalinien a brisé le crâne de Trotsky, entraînant sa mort le lendemain. Ce pic à glace ne visait pas seulement l'un des plus grands révolutionnaires du XXe siècle, l'un des intellectuels les plus influents de son temps sur la scène internationale, l'un des plus grands théoriciens du marxisme de tous les temps, mais aussi la continuité du bolchevisme et de la Révolution d’Octobre en Russie et dans le monde. Il s'agissait donc d'une tentative d'assassiner l'héritage de Lénine, le plus grand révolutionnaire du XXe siècle.

Car malgré son immense contribution à part entière au marxisme, à la révolution mondiale et à l'émancipation du genre humain en tant que leader révolutionnaire et en tant que théoricien marxiste, l'importance fondamentale de Trotsky et sa contribution majeure au mouvement communiste, considérée sous son aspect historique mondiale, vient du fait que lui seul, parmi sa génération, a combattu jusqu'au bout pour la continuité de l'héritage léniniste et de la pratique bolchevique. Ce fut une lutte immensément difficile contre la montée en puissance d'une couche bureaucratique privilégiée dans le pays d'octobre qui a détruit la génération des communistes qui avaient déclenché le premier tour de la révolution mondiale en accomplissant la Révolution d'Octobre et en établissant l'Internationale Communiste (le Komintern). Jusqu’en 1940, la bureaucratie, dont Staline n'était que le chef impitoyable, avait assassiné toute la direction qui avait dirigé la Révolution d'Octobre. Trotsky était la seule figure de proue restant de cette génération. L'assassinat d'il y a 80 ans a achevé la tâche d'anéantir physiquement le dernier maillon de la chaîne des vrais léninistes.

Depuis lors, la constellation des mouvements et des gouvernements staliniens de tous bords, soviétiques, maoïstes, partisans de Hoxha et autres et leurs épigones actuels se sont accrochées à cette idéologie qui était nominalement léniniste, mais en fait consistait d’une rupture totale avec les principes décisifs du patrimoine de Lénine. C'est l'une des plus grandes ironies de l'histoire que le concept de « révolution mondiale » ait été converti en concept « trotskyste » par ces falsificateurs de l'histoire, et donc sarcastiquement rejeté, alors qu'en fait c'était lebut fondamental pour lequel Lénine dépensait sa vie entière ! Si l'on veut rompre avec le programme de révolution mondiale de Lénine et choisir l'utopie réactionnaire du « socialisme dans un seul pays », alors bien sûr Trotsky est un traître à la cause parce qu’il a catégoriquement refusé la défiguration de ce qui était l'essence du programme du bolchevisme et du Komintern. Donc, prendre parti pour le stalinisme était présenté comme une lutte contre le virus trotskyste, mais était en fait une guerre totale contre Lénine.

L’histoire a amplement confirmé les opinions de Trotsky. Son pronostic, à la fois théoriquement étayé dans le plus grand ouvrage marxiste du XXe siècle, la Révolution Trahie, et politiquement avancé dans cette distillation de la doctrine du Komintern, le Programme de Transitionde 1938, qu'à moins que la classe ouvrière ne fasse tomber la bureaucratie par une révolution politique, la bureaucratie opterait finalement pour la restauration de la propriété privée capitaliste s'est révélée correcte d’une manière retentissante--et lamentable. Toute la jeune génération de militants socialistes et communistes du monde entier devrait marquer ce point concernant l'effondrement de l'expérience de construction socialiste du XXe siècle: ce n'était pas l'impérialisme, ni les forces subversives internes qui représentaient une classe capitaliste naissante, mais la direction même de l'Union soviétique et de la Chine, ainsi que de nombreux autres pays de ce type, abusant du nom honorable de «Parti Communiste», qui a ouvert la voie à la restauration du capitalisme dans chacun de ces pays. Ce sont les Gorbatchevs et les Eltsines, les Dengs et les Jaruzelskis qui ont conduit le retour au capitalisme.

Le fait que les stalinistes actuels s'accrochent toujours au programme du « socialisme dans un seul pays », malgré les preuves accablantes de son effondrement misérable comme guide d'action, ne fait que témoigner de la profondeur de leur dogmatisme. Aujourd'hui, les jeunes générations, en qui Trotsky avait une si grande confiance, ne doivent pas oublier un seul instant qu'en dépit de la phraséologie communiste qui domine leur discours, même le parti « communiste » le plus radical au monde, descendant d'une lignée stalinienne, assiste aux réunions internationales des soi-disant « partis communistes et ouvriers » avec le Parti Communiste Chinois ! Il n'y a pas de vérité plus révélatrice sur le « communisme » stalinien aujourd'hui que cette capitulation éhontée devant le fantôme de ce qui était autrefois un parti révolutionnaire, mais qui est maintenant la puissance dirigeante dans un pays qui repose sur une exploitation capitaliste impitoyable.

Il y a des milliers, des dizaines de milliers, voire parfois des centaines de milliers, selon la taille de chaque parti, des ouvriers, des paysans et des jeunes honnêtes et sincères au niveau de la base de ces partis « communistes ». Il faut les gagner au marxisme réel et révolutionnaire. Une route doit être rouverte à Lénine. Cette route passe maintenant par Trotsky. Revenons à Lénine par Trotsky - c'est, en résumé, le grand devoir des combattants de la classe ouvrière qui aspirent à la libération bien qu'ils soient issus d'une tradition stalinienne.

La quasi-absence de Lénine dans le mouvement trotskyste

Et vers qui sont-ils censés se tourner pour obtenir des éclaircissements sur ce que représentent le marxisme et le communisme authentiques et comment lutter contre la société de classe capitaliste ? Comment retourner à Lénine, dont les idées ont été submergées sous toute une couche géologique de falsifications ? Eh bien, bien sûr, le mouvement, ou plutôt les mouvements, qui revendiquent l'héritage de la Quatrième Internationale ! C'était à l'origine l'organisation que Trotsky avait établie, avec ses camarades du monde entier, en 1938, avant son assassinat, pour assurer la continuité de l'héritage léniniste et du Komintern, non seulement dans le domaine des idées, mais également en termes d'organisation révolutionnaire, un pas fait dans la meilleure tradition léniniste.

L'ironie de tout cela est que, à quelques exceptions près, Lénine est pratiquement absent de ces mouvements qui revendiquent l'héritage de Trotsky. À des degrés divers, le mouvement trotskyste est très sensible lorsqu'il s'agit de défendre l'héritage de Trotsky lui-même, mais apporte rarement la sagesse et les idées de Lénine dans la construction des partis révolutionnaires et de l'Internationale d'aujourd'hui. Lénine est pratiquement absent de la volumineuse littérature politique du mouvement trotskyste. Les idées qui sont spécifiquement des contributions de Lénine sont reléguées au second plan ou, pire, abandonnées complètement. Il est très douteux que le programme d’enseignement utilisé par de nombreuses organisations trotskystes comprenne une concentration sur le marxisme spécifique de Lénine.

Mais le plus grave de tout est que la plupart des mouvements qui revendiquent l’héritage de la Quatrième Internationale ont négligé ou même abandonné la position intransigeante de Lénine sur l’importance primordiale du parti de combat d’avant-garde pour la classe ouvrière et la révolution. Que Faire?est le produit le plus typique, sinon le plus fondateur, du marxisme de Lénine. C'est parce que ce livret pose la base théorique, et dans une certaine mesure pratique, de l'effort de toute une vie que Lénine a poursuivi résolument, la construction du parti. C’est l’un des aspects de la théorie et de la pratique révolutionnaires de Lénine dont Trotsky n’a saisi l’importance que lorsque la révolution de février 1917 a réuni ces deux géants. Mais une fois qu'il a réalisé l'importance primordiale du parti, Trotsky, selon les termes mêmes de Lénine, est devenu le « meilleur bolchevique ».

Le mouvement trotskyste ne tient pas compte de la plupart de cela. Pour une majorité de trotskystes, à quelques exceptions importantes encore, l'étiquette bolchevique n'est pas une caractérisation qui distingue les marxistes révolutionnaires des faux. Pour Trotsky lui-même, c'était le cas. C'est pourquoi il a lui-même souvent appelé le mouvement qu'il dirigeait dans les années 1930 comme bolchevique-léninistes.

Une fois que vous avez isolé la contribution et l’importance de Trotsky de la figure et des idées de Lénine, vous appauvrissez le marxisme de Trotsky et diminuez et défigurez son importance historique mondiale. Trotsky n'était pas avant tout un théoricien de la révolution permanente, ni simplement un opposant à Staline et à l'Etat soviétique dégénéré bureaucratiquement. Non, il essayait de remettre sur pied l'organisation d'avant-garde de la classe ouvrière internationale qui a été détruite deux fois dans la première moitié du XXe siècle, d'abord par les sociaux-démocrates et plus tard par les représentants staliniens de la bureaucratie soviétique. Pour cela, il essayait de créer un pont entre le bolchevisme, le Komintern et Lénine, d'une part, et les nouvelles générations de révolutionnaires, d'autre part. C'est ce qu'il écrivit dans son journal mot pour mot en 1935.

« L’œuvre dans laquelle je m'engage actuellement, malgré son caractère extrêmement insuffisant et fragmentaire, est l'œuvre la plus importante de ma vie, plus importante que 1917, plus importante que la période de la guerre civile ou autre… Je ne peux pas parler de l’« indispensabilité » de mon travail, même sur la période de 1917 à 1921. Mais maintenant, mon travail est « indispensable » au sens plein du terme. Il n'y a aucune arrogance dans cette affirmation. L'effondrement des deux Internationales a posé un problème qu'aucun des dirigeants de ces Internationales n'est en mesure de résoudre. Les vicissitudes de mon destin personnel m'ont confronté à ce problème et m'ont armé d'une expérience importante pour y faire face. Il n'y a plus personne d'autre que moi pour mener à bien la mission d'armer une nouvelle génération avec la méthode révolutionnaire au-dessus de la tête des dirigeants de la Deuxième et de la Troisième Internationale. »

Respectez le grand homme ! Continuez l'œuvre qu'il considérait comme l'œuvre la plus importante de sa vie ! Revenez au bolchevisme, au Komintern et à Lénine ! Si vous ne le faites pas, alors tous vos efforts pour le suivre échoueront parce que c'était ça la mission qu'il s'était fixée lui-même. S'éloigner de Lénine met aussi un mouvement révolutionnaire, quelle que soit la phraséologie utilisée, à distance de Trotsky. Le mot d'ordre doit donc être clair : retour à Trotsky par Lénine. Pour que vous puissiez conduire les centaines de milliers d'ouvriers et de jeunes honnêtes et sincères des partis dits communistes à Lénine par Trotsky.

En ce 80e anniversaire de l’assassinat de Trotsky, nous ne pleurons pas. Nous célébrons la vie des deux grands révolutionnaires et jurons que nous suivrons le chemin qu'ils ont tracé, ferons enfin une réalité, en ce 21e siècle, de la révolution mondiale après les révolutions frustrées du 20e et rendrons ainsi possible une société sans classes et sans frontières, dans laquelle l'humanité non seulement débarrasse son monde de l'exploitation de classe par classe, mais réalise également une émancipation totale en éliminant toute oppression, qu'elle soit raciale ou nationale, de genre ou religieuse.

C'est la seule façon de se souvenir de Trotsky - et de Lénine.