Le coronavirus est devenu une pandémie et un fléau principalement parce que le capitalisme pille et détruit sans pitié le système de santé public partout dans le monde, de la Chine à l'Europe et aux États-Unis (où le système de santé était très faible déjà au départ) et depuis des décennies entravé son développement dans des pays plus arriérés et aussi en raison de l'appétit vorace pour le profit qui guide chaque choix fait par l'industrie pharmaceutique internationale.
Malheureusement, un de nos camarades a contracté la maladie à ce stade très précoce. Guy Hesser est originaire d'un pays impérialiste, la France, et a combattu la bourgeoisie française et, en tant qu'internationaliste, a lutté contre le capitalisme mondial toute sa vie. Depuis le «printemps français» de 2016, il s'est activement engagé à bâtir une nouvelle organisation révolutionnaire, la Renaissance Ouvrière Révolutionnaire, une organisation sœur des partis qui gèrent ce site Web.
De nombreux camarades internationaux ont bien sûr écrit à Guy pour exprimer leur sympathie et lui souhaiter «bon courage». Sa réponse à ces camarades a été une expression exemplaire de courage personnel et d'engagement politique. Nous le publions ici comme un exemple pour la jeune génération de militants marxistes et aussi comme une contribution à la lutte de classes qui se poursuit malgré le ravage créé par le Coronavirus, car la pandémie de Coronavirus elle-même est une question de lutte de classes.
Il a, depuis la rédaction de ce message électronique, commencé à distribuer des documents politiques à ses camarades internationaux concernant la lutte contre la tentative de Macron d'établir un état d'exception en utilisant le Coronavirus comme prétexte. Qu'il n'y ait pas de malentendu : la maladie continue. Mais l'esprit marxiste révolutionnaire de Guy est toujours vivant !
Un bon rétablissement, camarade Guy!
Bonjour à vous mes camarades et amis,
J’ai reçu de vous plusieurs témoignages de sympathie et j’en suis très touché. Je voudrais répondre personnellement à chacun-e d’entre vous mais j’espère que vous comprendrez que je ne fasse qu’une seule réponse. En effet, alors que je ne l’avais pas invité, le coronavirus a eu la curieuse idée de venir me rendre visite et j’ai développé la maladie. Je vous rassure tout de suite, pour le moment (vous constaterez que je ne m’engage pas), la forme n’est pas trop virulente et je ne suis pas à l’article de la mort. Cependant, il ne faut pas se méprendre, le covid est un vrai virus, pas un virus d’opérette (contrairement à notre gouvernement qui lui est une sorte de dérision d’opérette).
Le virus fait son métier et pendant la maladie, la moindre entreprise coûte un effort inhabituel et bien vite je suis conduit à reprendre la position horizontale sans autre ambition que d’attendre que ça passe.
Au-delà de ce que nous fait la maladie et au-delà des morts, apparaît l’action (ou peut-être l’inaction) de ce gouvernement, sa totale impréparation et l’effet absolument criminel de sa politique qui a détruit notre système de santé et en particulier l’hôpital public. Avant cette crise sanitaire majeur, il n’a pas manqué de mises-en-garde, de messages d’alerte venant tour à tour de presque tous les secteurs des services de santé du pays : grèves dans les urgences,… jusqu’à la récente démission de 1200 chefs de services de toutes leurs fonctions administratives.
Nombreux sont ceux qui dénoncent cette politique et d’ors et déjà semblent vouloir prendre dates pour une nouvelle confrontation mais devant la justice cette fois.
Les deux derniers faits en date sont l’annonce, le 17, par Mme A. Buzyn (ministre de la santé) qu’elle avait, fin janvier, mis en garde le gouvernement sur l’importance et les conséquences probables pour la France de ce qui se passait alors en Chine. Le soir même de cette déclaration, Mme Buzin revenait sur sa déclaration initiale en la limitant, peut-être (on l’imagine) sous la pression des autres membres du gouvernement. Cette annonce initiale tend à dire que le Gouvt n’a pas pris les mesures nécessaires quand il le fallait.
Hier, c’est le ministre de l’économie et des finances M. B. Le Maire qui menace les salariés qui, sans aucune protections individuelles et collectives (pourtant une obligation faite à tous les employeurs) voudraient faire valoir leurs « droits de retrait » pour « danger grave et imminent ». Puis, c’est le premier ministre M. E. Philippe, qui annonce qu’il pourra faire passer des lois par ordonnances y compris des augmentations de la durée du travail. Bref, pour Le Maire comme pour Philippe, le business et les dividendes passent avant notre santé.
On notera que le nombre de cas où les membres de ce gouvernement pourraient devoir rendre compte devant la Justice, est en train d’augmenter.
Si le corona nous en laisse l’occasion, nous écrirons bientôt de nouvelles pages d’histoire de ce pays. Et comme l’a si bien dit Gramsci « Au pessimisme de la raison nous opposerons l’optimisme de l’action » (enfin, de mémoire).
Mon salut chaleureux à vous (et pas seulement à cause de la fièvre).