Akdeniz: Dünya devriminin yeni havzası!

The Mediterranean: new basin of world revolution!

البحر الأبيض: الحوض الجديد للثورة العالمية

مدیترانه: حوزه جدید انقلاب جهانی

Il Mediterraneo: nuovo bacino della rivoluzione mondiale!

Μεσόγειος: Νέα λεκάνη της παγκόσμιας επανάστασης!

Derya Sıpî: Deşta nû a şoreşa cihânê

Միջերկրական ծով: նոր ավազանում համաշխարհային հեղափոխության.

El Mediterráneo: Nueva cuenca de la revolución mundial!

La Méditerranée: nouveau bassin la révolution mondiale!

Mediterrâneo: bacia nova da revolução mundial!

Les élections et la montée de la peste bleu marine

 

Avec les prochaines élections présidentielles puis législatives nous aurons à choisir parmi des candidats, liés à des partis, et des programmes. La situation actuelle est marquée, en plus de la crise capitaliste, par son corollaire : le poids acquit par le FN et le danger mortel qu'il représente. Nous nous efforcerons donc de dissuader ceux qui seraient tenté par ce vote protestataire mais suicidaire. Le FN n'est pas un parti neuf né en 1972, il a un passé plus ancien et un héritage que les travailleurs doivent connaître. Il est différent des autres organisations politiques. C'est une organisation de type fasciste, héritière des organisations telles que les ligues factieuses des années 1920-1930 : les Croix de Feu, l'Action Française, la Cagoule... dont, pendant l'occupation Nazie et le régime de Vichy, on retrouvera les membres dans la Milice de Pétain et des collabos. Les travailleurs ont payés très cher l'action de la Milice, quand l'extrême droite était au pouvoir.

À la fin de la seconde guerre mondiale commencent les guerres de libération nationale, c'est tout naturellement dans l'armée coloniale qu'on retrouvera les miliciens passés au travers de la purge, et c'est tout naturellement que ces anciens collabos pratiqueront la torture en particulier en « Indochine » (Vietnam) et en Afrique du Nord (Algérie). C'est alors qu’apparaît l'OAS, et le terrorisme néo fasciste du début des années 1960. De la fin de la guerre d'Algérie jusqu'à la naissance du FN en 1972 surgissent de petites organisations néofascistes qui recyclent les ex-collabos et les anciens de l'OAS (qui sont souvent les mêmes). À partir de 1972 le FN va petit à petit fédérer tout ce petit monde.

Mais si le FN est présenté principalement comme un parti xénophobe (ce qu'il est) agissant pour la préférence nationale et contre les étrangers, il n'est ni exclusivement ni premièrement xénophobe. Le FN a montré son caractère anti-ouvrier chaque fois que des travailleurs se sont retrouvés confrontés au patronat, il a systématiquement pris position contre les travailleurs (d'origine étrangère autant que Français) en lutte, les grèves ont systématiquement été dénoncées par lui, et dans quelques occasions des commandos de briseurs de grève ont attaqués des piquets ouvriers. Bref, cette organisation est d'abord et avant tout une organisation anti-ouvrière et anti-sociale. Le FN se présente comme une solution à la crise. Mais pour le monde du travail il sera non pas une solution mais un problème vital, celui des pleins pouvoir au patronat.

De nombreux travailleurs, à juste titre, ne voient en Fillon et Macron ni une alternative ni un rempart contre le FN, ils sont l'un ET l'autre une autre solution pour le grand capital et le patronat. Madelin, l'ex-néo-nazi devenu libéral, a lui-même qualifié le programme de Fillon comme du « Robin des Bois mais à l'envers : il vole aux pauvres pour donner aux riches ». Macron aura la même politique c'est pourquoi il a le plus possible caché son programme. Et quand, contraint, il a dû dévoiler son projet, on a vu que Macron n'est que la continuation de la politique libérale de Sarkozy-Hollande, des cadeaux pour le capital, et l'austérité et le chômage assuré pour les travailleurs. Fillon et Macron sont la certitude que l'exploitation et la précarité continueront et s'étendront.

Alors certains voient en Hamon une alternative au danger qu’est la montée du FN, du coup ils regrettent que l'union avec Mélenchon ne se fasse pas. Pour nous, et bien qu'ils soient différents l'un de l'autre, nous les considérons tous deux incapables de défendre l'intérêt ouvrier. Le revenu de base, de Hamon est un leurre, il est acceptable pour une fraction du patronat. Outre qu'on ne vit pas avec 750 ou 800€, ce revenu de base pourrait même justifier des baisses de salaire. Enfin, Hamon n'a pas rompu d'avec le PS, on retrouve parmi ses supporters tous les dignitaires du PS ayant participé au gouvernement Hollande. Pire : le PS, par les voix de Le Guen et de Cambadélis, exigent de Hamon qu'il défende les mesures anti-ouvrières de ce gouvernement. Alors, Hamon d'annoncer qu'il n'abrogera pas forcément toute la « Loi Travail », et alors que le PS menace de voter Macron, la réponse de Hamon est de donner des gages de fidélité et de bonne conduite à la droite de ce parti.

Mélenchon a alors beau jeu de demander la clarté à Hamon. C'est le minimum. Mais Mélenchon lui-même avec sa VIème République sème la confusion : car le monde du travail n'a pas besoin d'une énième République bourgeoise mais de la Première République ouvrière. De plus Mélenchon désigne l'Europe comme la cause de tous nos maux. Comme si les capitalistes français étaient préférables aux capitalistes étrangers. C'est une diversion. Avec son protectionnisme Mélenchon encourage le nationalisme. Veut-il refaire 1914 ? Notre ennemi n'est pas l'étranger, c'est notre propre bourgeoisie, nos propres capitalistes. Ni Hamon ni Mélenchon ne proposent de renverser le capitalisme, ils ne sont donc pas la solution contre le FN. Car pour écraser le fascisme il faut en finir avec le terrain sur lequel il pousse.

Contre le FN nous appelons à travailler ensemble avec les militants des organisations ouvrières. Nous ne sommes pas hostiles par principe au temps électoral et nous appelons à voter pour le NPA et LO. Nous faisons appel à ces deux organisations pour combattre ensemble la montée du fascisme bleu marine en unissant nos forces dans les urnes. Mais nous affirmons que la lutte décisive se mènera avec nos collègues dans nos entreprises, dans cités et la rue, dans les lycées et les universités, et avec ces autres organisations ouvrières que sont les syndicats (CGT, Sud-Solidaires, etc.). C'est ce que nous nommons le Front Unique Ouvrier. Avec cet outil, nous pourrons battre le FN et continuer jusqu’au renversement-abolition du capitalisme.