Akdeniz: Dünya devriminin yeni havzası!

The Mediterranean: new basin of world revolution!

البحر الأبيض: الحوض الجديد للثورة العالمية

مدیترانه: حوزه جدید انقلاب جهانی

Il Mediterraneo: nuovo bacino della rivoluzione mondiale!

Μεσόγειος: Νέα λεκάνη της παγκόσμιας επανάστασης!

Derya Sıpî: Deşta nû a şoreşa cihânê

Միջերկրական ծով: նոր ավազանում համաշխարհային հեղափոխության.

El Mediterráneo: Nueva cuenca de la revolución mundial!

La Méditerranée: nouveau bassin la révolution mondiale!

Mediterrâneo: bacia nova da revolução mundial!

Guerre sociale et dynamitage des retraites

The rolling general strike in France, which started on 5th December, may drag on for some time. It will be an important event, especially in the context of the uprisings that have shaken the Middle East and North Africa region and Latin America. We are publishing below the leaflet prepared on this occasion by our comrades of the ROR (Renaissance ouvrière révolutionannaire), our sister organisation in France. (RedMed)

« L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de luttes de classes. Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte ». Le manifeste du parti communiste - K. Marx, F. Engels.

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Le gouvernement entend imposer une « réforme[1]» des retraites. Il y a longtemps que la bourgeoisie française s’efforce de détruire notre système de retraites. Les attaques de Macron viennent après une longue série d’attaques dont les épisodes sont 1993, 1995 (il s’agissait déjà de détruire les régimes spéciaux des cheminots et des agents de la RATP, certains se souviendront des grandes grèves de novembre et décembre qui ont fait sauter Juppé), puis 2003, 2010, 2013. Il s’agit donc d’un énième épisode. Énième épisode, certes, mais qui franchi une frontière. D’ailleurs la politique de Macron nous a fait franchir plusieurs frontières. Il est urgent de s’y intéresser de près,… et d’en tirer quelques conclusions pratiques.

Outre le fait que, comme à son habitude, Macron et son équipe donne le minimum d’informations fiables sur son projet, ce qui en soi légitime la suspicion et l’inquiétude, ce dont nous disposons sur ce dossier des retraites paraît très technique au premier abord et peut rapidement devenir incompréhensible au non-spécialiste. Cette complexité est probablement voulue pour dissuader les intéressés d’y regarder de près, (alors même que Macron prétendait simplifier et rendre plus compréhensible le système des retraites, mais Macron n’en est pas à un mensonge près). En fait, ce qui importe dans cette réforme est simple à comprendre, il s’agit d’un gigantesque braquage. Dans les catégories populaires, personne ne s’y trompe, n’en déplaise à M. Ferry, dont le QI[2], pourtant très supérieur à celui de ses congénères les bulots, ne lui permet pas de comprendre cette vérité simple qui est que Macron vole les pauvres pour donner aux riches. Le reste est propagande et diversion. Ce vol des retraites n’est que l’une des mesures qui visent à intensifier l’exploitation pour accroître toujours plus les dividendes. En effet Le Monde du 21 septembre titrait : « Assurance chômage : les perdant de la réforme ». Puis ce quotidien indiquait qu’il s’était procuré le « Document de travail » réalisé par l’Unédic chargée de piloter la réforme. Le rédacteur continue : « Avec la nouvelle formule de calcul, « l’allocation journalière nette » de plus de 800 000 bénéficiaires devrait baisser en moyenne de 19 % ». « Le ministère du travail explique que les nouvelles règles moraliseront le système et provoqueront des « changements de comportements ». « L’application des mesures doit permettre d’économiser 3,4 milliards d’euros entre le début 2020 et la fin 2021. ». En page 9 de ce n° du Monde, le quotidien titre 40 % de perdants.

Une première remarque est qu’en matière de moralisation Mme Pénicaud a encore beaucoup à apprendre, elle qui a été épinglée plus de 671 fois pour infractions au code du travail lorsqu’elle dirigeait l’organisme public Business France. Des infractions passibles d’une amende totale de 600 000 euros, portent sur une période de 12 mois seulement, soit 2 infractions par jour. Elle qui fait lever l’amende pour fraude sociale d’un chef étoilé (rappelé à l’ordre trois fois par l’inspection du travail pour fraude sur le décompte du temps de travail de ses salariés). Elle qui chez Danone a gagné 25 000 euros de revenu par emploi supprimé. Elle qui est impliquée dans l'affaire du déplacement d'Emmanuel Macron à Las Vegas.

Une autre remarque est que les 3,4 milliards économisés le seront sur le dos des chômeurs, inévitablement c’est de l’argent que des pauvres ne percevront plus. Est-ce cela la morale de ce gouvernement ?

Mais ce n’est pas tout, après une première réduction des APL au début de son mandat, Macron a de nouveau les aides au logement au bout de son collimateur. Objectif : 1 milliard d’euros d’économie. Ce sont près de 600 000 allocataires qui ne toucheront plus d’aides et 1,2 millions d’entre eux devraient voir leurs aides diminuer. Les personnes âgées et les étudiants sont parmi les cibles de ce gouvernement.

Le 8 novembre dernier, Anas K. étudiant de 22 ans s'est immolé devant le CROUS à Lyon pour dénoncer sa précarité et celle d’autres étudiants et lundi 25 novembre après-midi, une jeune fille de 18 ans, Madina, s'est immolée dans les couloirs du lycée Georges-Clemenceau, situé dans un quartier de Villemomble. Enfin, le 27 novembre, un étudiant a été retrouvé mort dans sa chambre universitaire au CROUS de Clermont-Ferrand, un sac plastique sur la tête.

S’agissant des retraites, c’est surtout sur le terrain budgétaire que la « réforme » va aggraver la situation, c’est aussi là qu’on voit en quoi elle consiste vraiment. Concrètement, ce seront selon les scénarios de 8 à 17 milliards d’euros que Macron compte prendre dans les poches des actifs d’ici à 2025.

Mais Macron ré-attaque également sur les pensions de réversion : c’est le journal « L’opinion » qui affirme au sujet du rapport Delevoye : « ce que l’on a moins remarqué, c’est que le droit à pension de réversion sera ouvert à compter de 62 ans dans le régime universel, (contre 55 ans aujourd’hui pour les salariés du privé) ». Le journal continue : « au passage, c’est sept ans de versement de pension en moins ! Comment seront pris en charge les veufs et les veuves âgés entre 55 et 62 ans ? » s’interroge le journaliste. (L’opinion est l’un des journaux des extrémistes néo-libéraux. Alors si c’est eux qui le disent…).

Cette pension de réversion est perçue par 4,4 millions de retraités, dont 89 % sont des femmes.Celle-ci est l’unique source de revenus - et de survie - pour nombre d’entre-elles. C’était un outil, certes insuffisant et avec un caractère palliatif, de « rééquilibrage » contre les inégalités de revenus selon le sexe, à l’heure où les inégalités professionnelles se poursuive même à la retraite. De plus, alors que jusqu’à aujourd’hui la pension de réversion se calculait à partir de 54 % (jusqu’à 60 % selon les régimes de retraite) de la pension du défunt, le gouvernement veut changer de mode de calcul : désormais les revenus du conjoint restant devront être équivalent à 70 % du total des deux pensions. En définitive, toute la politique de Macron n’est qu’un moyen de faire des économies sur le dos des plus pauvres, en les qualifiant de nantis, le tout au nom de la justice sociale… et de l’intérêt des femmes ! Malgré une amélioration depuis une dizaine d’années, les pensions de retraite des femmes restent en moyenne 25 % inférieures à celles des hommes. Sans les pensions de réversion, cet écart se creusera et mettra de nombreuses femmes en situation de plus grande précarité. Où passe la justice sociale pour une femme de moins de 62 ans dont le conjoint viendrait à décéder ?

La colère monte dans le pays et c’est plutôt un bon signal. Plusieurs organisations syndicales ont décidé que le 5 décembre prochain débuterait une période de résistance, en particulier contre la liquidation des retraites. Certaines de ces organisations préparent une grève qu’elles espèrent illimitée. Nous, militants de ROR, soutenons bien entendu cette grève et les manifestations qui auront lieu et nous appelons nos lecteurs à agir pour que ce mouvement soit victorieux. Il s’agit de s’adresser à ses collègues, à ses amis, à ses proches et de convaincre de participer d’une manière ou d’une autre à ce mouvement. Il s’agit de distribuer des tracts pour lutter contre la propagande gouvernementale que répandent les médias, chaque heure de chaque jour, durant des mois et des années.

La grève n’est pas une fin mais un moyen, une tactique déployée dans un but stratégique. Elle ne consiste ni à “se compter” ni à “être comptés” par la presse, moyens notoirement inefficaces. Elle consiste encore moins à se sacrifier. La grève vise à arrêter l’appareil productif comme les barrages sur les routes ou devant les supermarchés servent à bloquer les flux de marchandises. Hors du secteur marchand, la grève sert à se libérer du temps à consacrer aux actions destinées à l’obtention du but fixé.

Hormis Solidaires, les grandes confédérations syndicales ont joué un jeu trouble :  des négociations avec le gouvernement ou tout au moins des entretiens pour le moins mal venus et qui envoient des signaux inquiétants. Macron a déployé tous ses efforts pour imposer cette « réforme », et tout est bon pour y parvenir : parcelliser les fronts selon les contours de certaines catégories socio-professionnelles, prétendre donner du temps pour négocier (alors que Macron a dit et montré par ailleurs qu’il ne céderait rien : il ne fera preuve « d’aucune forme de faiblesse ou de complaisance » concernant la reforme), diviser les organisations syndicales espérant pouvoir ainsi déminer le climat politique et social. Fin novembre, à quelques jours du mouvement du 5 décembre, les grandes manœuvres allaient bon train. Elles se soldaient un jour par un échec retentissant pour le gouvernement et le lendemain par une défection syndicale (celle de la CFDT cheminots). La CFDT, (syndicat traditionnellement traître et toujours prompts à devancer les desiderata patronaux ou gouvernementaux), avait fini par déposer un préavis de grève. Dans Les Echos Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT opposait une fin de non-recevoir à Macron : « Nous nous opposerons à toute mesure d’allongement de la durée du travail », avait-il déclaré. Il est servi celui qui invitait le gouvernement à « sortir du bois[3]». C’est le moment choisi par Didier Aubert (secrétaire général CFDT-Rail) pour dire que si le gouvernement mettait les formes alors la CFDT appellerait ses membres à assurer les services (comprendre à briser la grève). Mais Macron n’a rien concédé. Au lieu de mettre de l’eau dans son vin (tout en ne renonçant à rien) il décidait la dernière semaine de novembre de passer en force. Désormais, son projet de « réforme » était un projet maximum.

C’est aussi le moment choisi par Martinez, secrétaire général de la CGT, (mais aussi par la CGT-rail) pour reprendre langue avec Macron. Que va faire la CGT chez Macron ? La défaite due aux formes de lutte (grève perlée) durant la période de grèves et de manifestations contre la liquidation de la SNCF n’a-t-elle rien enseigné ? Seul un mouvement très massif et qui saura durer viendra à bout de la politique néo-libérale de casse du pays. Selon nous, la seule chose à laquelle un syndicat ouvrier devrait s’atteler, c’est de créer les conditions de la participation large au mouvement gréviste qui s’annonce, et cela ne se prépare pas chez Macron et les siens.

Le raidissement de la ligne Macron a fait que finalement la CFDT-Rail fera grève elle aussi. Cependant cela montre que les organisations syndicales ne sont pas fiables et que la classe ouvrière doit s’en méfier.

En plus de ses manœuvres, on apprend que, comme il l’avait fait immédiatement après avoir été élu (et mal élu) Macron avait acheté pour un montant de 22 millions d’euro d’armes destinées aux corps répressifs : LBD, grenades en tout genre et munitions. Il a récidivé au printemps dernier et récidive de nouveau en cette fin d’année 2019. La nouvelle commande du ministère de l’Intérieur : 1280 LBD. La valeur de cette commande est estimée à 1 638 400 euros

Le vol s’accompagne de violences

Lundi 23 septembre 2019, une directrice d'école, Christine Renon, s’est suicidée dans son établissement en dénonçant les conditions de travail dans l’Education Nationale de Blanquer/Macron.

Le 8 novembre dernier, Anas K. étudiant de 22 ans s'est immolé devant le CROUS à Lyon pour dénoncer sa précarité et celle d’autres étudiants et lundi 25 novembre après-midi, une jeune fille de 18 ans, Madina, s'est immolée dans les couloirs du lycée Georges-Clemenceau, situé dans un quartier de Villemomble. Enfin, le 27 novembre, un étudiant a été retrouvé mort dans sa chambre universitaire au CROUS de Clermont-Ferrand, un sac plastique sur la tête.

À cela, on ajoutera l’assassinat par les forces de désordre de Mme Zineb Redouane, octogénaire décédée après avoir reçu une grenade lacrymogène en plein visage alors qu’elle était chez elle, au 4e étage de l’immeuble qu’elle habitait à Marseille. Les flics qui ont assassiné Zineb Redouane sont des menteurs, lorsqu’ils prétendent n’avoir pas visé l’octogénaire, la justice, les médecins sont des menteurs qui couvrent les policiers en affirmant que l’octogénaire n’est pas morte à cause de la grenade, et d’autres encore ont menti pour couvrir le crime. En mars 2019 Castaner a déclaré sur France Inter : « Je ne voudrais pas qu’on laisse penser que les forces de l’ordre ont tué Zineb Redouane. Parce que c’est faux ». Castaner est multirécidiviste.

À l’acte 4 des gilets jaunes, sur la place bordelaise Pey-Berland, le 8 décembre 2018, Antoine Boudinet, 27 ans, étudiant en géographie, a vu sa main exploser sous l’impact d’une grenade GLI-F4. Onze mois plus tard, il ressent encore des douleurs intenses. « Ça va mieux aujourd’hui, même si rien ne me rendra ma main », affirme-t-il. « Je continue de manifester. Mais, je ne reste jamais longtemps, je fais un peu des crises de panique. Au moindre affrontement, j’ai tendance à partir ».

L’étudiant mène une bataille judiciaire pour faire reconnaître les responsabilités des autorités. Il a déposé une plainte pour mutilation volontaire contre Cataner et Didier Lallemand, ex-Préfet de Gironde et actuel Préfet de police de Paris. L’IGPN a bâclé son enquête.

On ajoutera encore Steve Maia Caniço, jeune homme noyé dans la Loire un soir de fête de la musique à la suite d’une charge de police trop zélée. Le rapport de l’Inspection générale de l’administration, met en lumière la responsabilité de Grégoire Chassaing, le commissaire de police sur le terrain qui selon le rapport a « manqué de discernement » lors de la soirée de la Fête de la musique à Nantes. C’est tout : il a manqué de discernement et Steve est mort. De nombreuses personnes, au sein même des rangs de la police, s’étaient émues de l’usage de gaz lacrymogènes, de grenades de désencerclement et de lanceurs de balles de défense (LBD) au bord de l’eau, provoquant la chute d’une dizaine de personnes. Mais Castaner lance en préambule : « Nul ne peut dire à ce stade et avec certitude comment Steve Maia Caniço est mort ! ». On retiendra aussi la promptitude avec laquelle Edouard Philippe, le premier ministre, avait mis hors de cause les forces de l’ordre. C’est la terreur. Circulez, il n’y a rien à voir.

On ajoutera Geneviève Legay, 73 ans, violemment bousculée par une charge gratuite des CRS que les Gendarmes eux-mêmes ont trouvé inadaptée. Mme Legay est restée entre la vie et la mort plusieurs jours et gardera des séquelles pour le restant de ses jours, on relèvera l’acharnement, le harcèlement, mis par la police pour lui extorquer qu’elle avait été heurtée par un journaliste. Mais le clou réside dans le mensonge du Procureur de Nice Jean-Michel Prêtre qui a reconnu avoir minimisé la blessure de la septuagénaire lors d'une manifestation de gilets jaunes le 23 mars et menti pour éviter d'embarrasser le Président. Le ministère de la Justice n’a pas souhaité engager de procédures contre le Procureur.

Il faut encore ajouter le cas des « décrocheurs de portrait » (ils ont décroché les portraits de Macron dans des Mairies), punis à Paris mais pas en province, preuve s’il en fallait que la justice de classe n’a plus que le nom de justice, c’est juste l’arbitraire.

On ajoutera le cas de Victor et Roga arrêtés et déférés devant cette prétendue justice, et qui ont été condamnés respectivement à 4 mois de prison avec sursis et 6 mois de prison ferme pour avoir participé à une Assemblée Générale à Nanterre lors de la mobilisation du printemps 2018 contre ParcourSup, une AG alors dispersée de manière particulièrement violente par la police.

On ajoutera l’acte 53 du mouvement des gilets jaunes, samedi matin 17 novembre à Place d’Italie à Paris. Fred, un street medic, filme la scène avec une caméra GoPro. Manu discute parmi un petit groupe calme quand il est atteint par une grenade lacrymogène de type MP7, le même projectile que celui qui a mortellement touché Zineb Redouane. Ces grenades sont censées être lancées à la main ou être utilisées avec un lanceur pour un tir en cloche, mais pas à tir tendu comme on peut le voir sur la vidéo. Manu a perdu son œil.

Lanceur d’alerte, Alexander Samuel, biologiste niçois met en lumière des doses importantes de cyanure dans le sang des manifestants : « Les gaz lacrymo empoisonnent » montre-t-il. La police l'arrête, saisi son travail, ses ordinateurs, sa documentation scientifique et détruit son matériel de mesure.

Mandatée par la section locale de la Ligue des droits de l’homme de Montpellier pour observer le déroulement des manifestations, une observatrice de la LDH, Camille Halut, a été convoquée mardi 1er octobre par le juge correctionnel devant le tribunal de grande instance de Montpellier pour « entrave à la circulation ».

Et l’on apprend la mort de Djadje Traoré, 19 ans, cousin d'Assa Traoré, tué en bas de chez lui le 22 novembre dernier. Un acharnement contre la famille Traoré et un crime d’État supplémentaire. Assa Traoré, sœur d’Adama, qui se bat avec acharnement depuis plus de 3 ans pour exiger justice pour Adama, est aujourd'hui visée par quatre plaintes de la part des gendarmes responsables de la mort de son frère.

Les statistiques de la répression policière sont impressionnantes : 2 policiers envoyés au tribunal, pour un minimum de 860 violences policières documentées par le journaliste indépendant David Dufresnes, 2 morts, 315 blessures à la tête, 24 éborgnés et 5 mains arrachées. Le parquet de Paris a conclu 146 des 212 enquêtes ouvertes pour des soupçons de violences policières en lien avec le mouvement des gilets jaunes. 54 procédures ont été classées sans suite, un chiffre qui choque des observateurs. Dans une interview accordée en juin au Parisien, Rémy Heitz, procureur de Paris assurait que « les violences policières commises durant les affrontements avec les "gilets jaunes" ne seront “ni éludées ni minimisées"… préférant d’ailleurs le terme de violences illégitimes. L’apparition de nombreuses vidéos montrant des agressions subies par les manifestants a semé le doute sur la juste mesure des réponses apportées par les forces de l'ordre. Bel euphémisme journalistique.

Comment se fait-il que le gouvernement n'ait pas sanctionné de manière administrative le fait que les policiers ne respectaient pas les règles ? Pourquoi les policiers étaient masqués dans la rue ? Pourquoi ils ne portaient pas tous leur numéro d'identification ? Pourquoi lorsqu'on a vu les vidéos des policiers qui frappaient des manifestations au sol, il n' y a pas eu d'enquêtes ?

Mais cela ne suffit pas à Macron, lui et les siens sont les héritiers de Vichy et de Versailles, nous devons comprendre qu’ils sont prêts à tout. Macron lui-même l’a dit « Je ne suis pas l’enfant naturel de temps calmes de la vie politique, je suis le fruit d’une forme de brutalité de l’Histoire, d’une effraction... ». Le régime ne tient pas par une vaste adhésion de larges catégories sociales[4], ni par son poids au parlement mais par le nombre de grenades disponibles, par les seuls coups de matraques et les nuages de gaz lacrymogènes, les vagues d’arrestations et les interdictions de manifester. Minoritaire, autoritaire et illégitime au soir même du 7 mai 2017, il poursuit sa fuite en avant dans la fascisation, avec une violente répression de classe, pour mettre en œuvre le programme fixé par l’UE-MEDEF : faire les poches des travailleurs et intensifier l’exploitation pour remplir les coffres des riches.

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Au delà des retraites, dans la sphère « purement » politique aussi Macron introduit d’autres « réformes » qui sont des régressions politiques des plus graves : Mensonge d’État quasi systématique, de la part du Président[5], du premier sinistre, des ministres de l’intérieur[6], du travail[7], de la santé[8], de la recherche, les policiers sont des menteurs… L’État d’exception est devenu permanent, surveillance de masse, extension des pouvoirs policiers, police parallèle, police secrète et politique (cf. affaire Benalla), impunité policière[9], « réformes » de la Justice (qui la rend inaccessible aux citoyens), collusion de la justice et de la police, justice dépendante du pouvoir politique, criminalisation de toutes les oppositions (politique, syndicale ou associative[10]). Renforcement des liens entre les médias et le pouvoir politique et financier et retour de lois de censure (« pour lutter contre les  fake news » selon les dires de Macron), secret des affaires, limitation du périmètre de compétence du parlement, pourtant déjà aux ordres, mise sous tutelles des collectivités territoriales… Et à tout cela il faut ajouter les propos haineux des médias, et les propos homicides d’un ancien ministre (Luc Ferry, celui qui se fait payer pour des cours qu’il n’a pas dispensés) qui enjoint les CRS à faire usage de leurs armes contre les Gilets jaune. Ce monsieur n’a pas été poursuivi. Le « Défenseur » des droits, l’Union Européenne, l’ONU, Amnesty international ont dénoncés la politique de « maintient » de l’ordre de Macron. Salvini, Erdogan, Poutine, ont pu faire la leçon à Macron. C’est tout dire. Ce bilan catastrophique ne serait-il que le fait de malencontreuses coïncidences ? On en doutera car au début du mois d'août, le premier sinistre Edouard Philippe a recruté Sandro Gozi, un ancien néo-fasciste Italien. La proximité des néo-fascistes et des néo-libéraux est saisissante, on avait déjà Madelin, ancien d’Occident passé au libéralisme, et la liste est non close.

À côté de cela, la France est un pays de cocagne pour les actionnaires et Bernard Arnault qui l’année dernière était la première fortune de France et d'Europe et la 4e fortune mondiale selon le magazine Forbes, vient de devenir le premier milliardaire du monde. Comme l’indique H Sterdyniak : « Selon la propagande gouvernementale, les bénéficiaires des baisses d’impôt allaient investir cet argent dans des entreprises. Il n’existe cependant aucune preuve, aucun exemple qui pourrait démontrer qu’effectivement l’argent redonné aux plus riches est allé financer l’investissement direct dans des entreprises ». « la suppression de l’ISF a coûté 5,5 milliards aux finances publiques ».

On a vu les résultats avec les blessés, les estropiés et les morts. Oui ! La macronie pue la mort, l’injustice la misère et le fric facile. La misère et la mort étant la condition du fric facile dont Macron est la figure emblématique. Les deux supposent la violence terroriste exercée par l’État.

Comme un cancer sur l’organisme, Macron, ses ministres, ses députés, les politiciens et les médias qui le soutiennent (c’est-à-dire la presque totalité de ces media), et en fait tous les néo-libéraux, y compris des groupes politiques n’entrant pas dans la « majorité »  : (EELV, LR, FN/RN…), sont en train de tuer le pays.

Nous autres, militants communistes révolutionnaires, n’avons jamais été des défenseurs idolâtres ni de la démocratie bourgeoise, ni de la République bourgeoise déclarée « Une et indivisible ». Nous savons très bien qu’elle est limitée, et que la société bourgeoise est divisée en classes sociales dont les intérêts vitaux sont antagoniques. Mais il nous importe de savoir par quoi seront remplacée cette démocratie et cette République.

Or, il faut se rendre à l’évidence : la République est attaquée de l’intérieur, et avec la République, la démocratie, bourgeoise, parlementaire, représentative… Un vrai coup d’État rampant. Il faut remonter à 1940 pour retrouver semblable réaction. La bourgeoisie ne supporte plus ni sa République, ni sa démocratie (bien qu’elle lui ait toujours été beaucoup plus favorable à elle qu’aux catégories populaires, et pour cause, tant la République que les formes de gestion politique - la « démocratie » - ont été conçu et mise en œuvre par et pour la bourgeoisie).

Mais il est important d’observer l’actualité française et ce qui se passe au niveau mondial. C’est en fait le capitalisme mondial qui est en putréfaction. Partout le néo-libéralisme plonge les peuples dans la misère et enrichi les déjà très riches. Mais partout dans le monde, cela s’est vu dans les manifestations au Liban, au Chili, en Équateur en Colombie, ou en Algérie, Égypte, en Iran,... les travailleurs ne veulent pas seulement se mobiliser contre une réforme en particulier, même si celle-ci est un tremplin. Les peuples luttent pour leurs conditions de vie et contre l’extrême exploitation.

Les quelques années qui viennent de s’écouler dans notre pays ont été ponctués d’une longue série de grèves et de manifestations. Citons par exemple les grèves et manifestations contre les lois Rebsamen, contre la loi « Travail » dite El Khomri, contre les ordonnances Macron qui prolongeaient et aggravaient la loi El Khomri, les luttes et grèves des lycéens et des étudiants contre la loi ORE, Parcoursup, et l’augmentation astronomique des frais d’inscription prévue pour le moment pour les seuls étudiants non communautaires (c’est donc une loi d’apartheid puisqu’en fait elle concerne en premier lieu les africains) mais que la Cours des Comptes veut étendre à toutes et tous, et qui rejailli aujourd’hui dans la lutte contre la misère étudiante après la tentative de suicide d’un étudiant pour cause d’extrême précarité, il faut enfin signaler les grève et les manifestations cheminotes du printemps de l’année dernière. Ces manifestations n’ont donné aucun résultat, disons-le, ce furent des défaites. D’où l’émergence du mouvement Gilets Jaunes qui montrent que les organisations politiques et syndicales de « gauche » sont dans une impasse et se sont largement discrédités, ne laissant plus de place qu’à une radicalisation des luttes.

Cependant, pour honorable qu’il soit le mouvement de résistance, à lui seul, est insuffisant. Sans Programme, c’est-à-dire sans buts ultimes, sans « buts de guerre » pourrait-on dire, sans « itinéraire » pour y parvenir et sans une organisation, cette résistance risque de s’épuiser et finalement d’être vaincue.

De nombreux précédents historiques, hélas, en attestent : La Commune de Paris, en 1871, a manqué de perspective et de décision, malgré des combats acharnés et glorieux, la Commune a été écrasée par la bourgeoisie, noyée dans le sang de 30 000 ouvriers et ouvrières parisiens. En Italie, entre 1918 et 1920 (années nommées le « Biennio rosso », les deux années rouges), la classe ouvrière a conquis les Bourses du Travail, les Maisons du Peuple, les Unions locales, etc. Mais après ces avancées, la classe ouvrière italienne est restée indécise et ne s’est pas fixé la tâche de s’emparer du pouvoir et de briser l’État bourgeois. Elle est restée en quelque sorte comme suspendue, un pied au milieu du guet. Ce fut le signal qu’attendaient la bourgeoisie et les grands propriétaires agrariens, (souvent seigneurs féodaux, effrayés par un mouvement ouvrier conquérant), pour reprendre l’initiative. De 1920 à 1922, la vague noire du fascisme a descendu la vallée du Pô emportant tout sur son passage. Les fascistes ont détruit les bourses du travail, les Maisons du Peuple, assassiné les dirigeants ouvriers et paysans, fracassé les têtes… et ce mouvement ne prit fin que par la « Marche sur Rome » en octobre 1922 et la prise du pouvoir par Mussolini. On connaît mieux la suite. En Chine, entre 1925 et 1927 on observe presque la même chose. Une période de luttes intenses s’était ouverte mais, indécise, et sans programme précis et concret, la classe ouvrière chinoise fut écrasée à Shangaï par la bourgeoisie nationaliste et fascisante du Kuo-Min-Tang.

Il est tout ce qu’il y a de plus important de bien connaître ces faits historiques et d’en tirer les leçons, afin  de ne plus jamais nous trouver désarmés devant de tels risques.

Il est inutile et dangereux de faire peur à la bourgeoisie, surtout si l’on n’a pas les moyens. Mais une fois que l’affrontent est lancé, s’il est lancé opportunément, toute hésitation, toute tergiversation fait peser sur la classe ouvrière en lutte un péril énorme. La détermination se mesure par l’existence (ou la non-existence) d’un programme. Elle se mesure également aux dispositions prises par la classe ouvrière pour se défendre et à l’importance de ces dispositions.

Un programme, les moyens de se défendre et une organisation

Une question est de nos jours archi importante. C’est celle de la défense de la classe ouvrière à l’heure où la bourgeoisie nous soumet à une dictature renforcée tant économique que politique. À l’heure où la crise du mode de production capitaliste et la putréfaction de ses représentants politiques risquent fortement d’ouvrir une voie au fascisme. Il faudra nous défendre contre ce fléau mortel. Dans son n°201[11], Lutte de Classe, éditée par l’Union Communiste, (plus connue sous son nom Lutte Ouvrière), on peut lire un article intitulé Face à la crise et à l’extrême droite : la question de l’armement du prolétariat. Les auteurs écrivent : « Sur le terreau de la décomposition de la société, l’extrême droite et les idées réactionnaires, voire fascisantes, prospèrent ». « Cette évolution repose la question des moyens pour les travailleurs et les militants de se défendre contre les agressions physiques dont une fraction d’entre eux sont d’ores et déjà victimes ou pourraient l’être dans la période qui s’ouvre ». Comprenons-nous bien : nous ne sommes pas guerrillieristes et avons la conviction que la guerre civile est une calamité que la classe ouvrière doit éviter autant qu’il lui est possible. Mais l’article se conclut par une sentence de Trotski qu’on a intérêt à méditer : « Malheur aux organisations révolutionnaires, malheur au prolétariat, s’ils se trouvent de nouveau pris à l’improviste », avertissait Trotsky dans le Programme de transition. Nous sommes marxistes et révolutionnaires. On ne peut oublier le sort que la bourgeoisie nous réserve quand elle craint de perdre son pouvoir. On ne peut oublier la Commune, l’Italie, la Chine et bien d’autres cas.

Certaines des préconditions pour en finir avec le mode de production capitaliste et la société bourgeoise existent et même depuis longtemps. Mais ce qui fait défaut de nos jours c’est l’organisation (ce que l’on nomme le Parti). Les partis qui ont existé par le passé ont finalement tous tourné le dos au monde du travail dont ils étaient censé être les représentant et les défenseurs. En premier lieu le PS (ex-SFIO) qui, de nos jours, est l’un des partis de la bourgeoisie. Puis le PCF a opté pour la défense de la bureaucratie soviétique contre la Révolution. Il a fini par n’être plus que le marche-pied du PS avant de se liquider. D’autres organisations se réclamant également de la classe ouvrière et de la Révolution ont prétendu prendre la relève mais ne furent jamais que de petits groupuscules, qui ont à leurs tours finis comme appendice de la social-démocratie (LCR, PCI). Nés de l’effondrement des partis réformistes est récemment apparu ce que nous nommons le néo-réformisme, que nous dénonçons comme simple clone de l’ancienne social-démocratie.

C’est La France Insoumise de Mélanchon en France (mais aussi d’autres tentatives de regroupement sans avenir), c’est le PT au Brésil, Syriza en Grèce… Nous avons donc l’expérience suffisante pour dire que ce néo-réformisme est une impasse dangereuse pour la classe ouvrière et les autres catégories sociales non capitalistes.

Dans des circonstances difficiles de réaction et de pourrissement économique, social et politique d’un capitalisme évoluant vers le fascisme, nous, militants de ROR, nous nous efforçons de reconstruire une organisation révolutionnaire de l’ensemble des catégories populaires et plus particulièrement de son noyau la classe ouvrière.

Cependant, malgré les difficultés il existe quelques points sur lesquels nous sommes en force face à la bourgeoisie. Selon nous le programme existe : il s’agit du Programme de Transition. Certes il date de 1937 et certain passages ont vieilli. Mais il a été rédigé par un vrai marxiste et un révolutionnaire expérimenté. C’est donc le gage de bases saines et au minimum un point de départ. D’autant que certains passages sont d’une saisissante actualité. On ne saurait trop vous en recommander la lecture, vous le trouverez par exemple ici[12].

Voici ce qu’en dit Trotski : « La tâche stratégique de la prochaine période - période prérévolutionnaire d’agitation, de propagande et d’organisation - consiste à surmonter la contradiction entre la maturité des conditions objectives de la révolution et la non-maturité du prolétariat et de son avant-garde (désarroi et découragement de la vieille génération, manque d’expérience de la jeune). Il faut aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le programme de la révolution socialiste. Ce pont doit consister en un système de revendications transitoires partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat ». « La tâche stratégique de la IVème internationale ne consiste pas à réformer le capitalisme mais à le renverser Son but politique est la conquête du pouvoir par le prolétariat pour réaliser l’expropriation de la bourgeoisie. Cependant, l’accomplissement de cette tâche stratégique est inconcevable sans que soit portée la plus grande attention à toutes les questions de tactique, même petites et partielles ». C’est pourquoi nous pensons qu’en cette période où toutes les catégories sociales populaires sont attaquées par Macron et le grand capital, période qui est en même temps une période de résistances, il est possible de mettre en avant nombre des revendications transitoires contenues dans ce programme et de les décliner selon les nécessités de notre époque en les adossant aux revendication avancées lors des récentes manifestations en France.

Échelle mobile des salaires et échelle mobile des heures de travail : Ni l’inflation monétaire, ni la stabilisation ne peuvent servir de mots d’ordre au prolétariat, car ce sont les deux bouts d’un même bâton. Contre la cherté de la vie, [...] on ne peut lutter qu’avec le mot d’ordre de l’échelle MOBILE DES SALAIRES. Le droit au travail est le seul droit sérieux que l’ouvrier ait dans une société fondée sur l’exploitation. Cependant, ce droit lui est enlevé à chaque instant. Contre le chômage, tant "structurel", que "conjoncturel", il est temps de lancer, en même temps que le mot d’ordre des travaux publics, celui de l’échelle MOBILE DES HEURES DE TRAVAIL.

Les syndicats dans l’époque de transition : Les bolcheviks-léninistes se trouvent aux premiers rangs de toutes les formes de lutte, même là où il s’agit seulement des intérêts matériels ou des droits démocratiques les plus modestes de la classe ouvrière. Ils prennent une part active à la vie des syndicats de masse, se préoccupant de les renforcer et d’accroître leur esprit de lutte. Ils luttent implacablement contre toutes les tentatives de soumettre les syndicats à l’État bourgeois et de lier le prolétariat par "l’arbitrage obligatoire" et toutes les autres formes d’intervention policière, non seulement fascistes, mais aussi "démocratiques".

Les syndicats n’ont pas et, vu leurs tâches, leur composition et le caractère de leur recrutement, ne peuvent avoir de programme révolutionnaire achevé ; c’est pourquoi ils ne peuvent remplacer le parti. L’édification de partis révolutionnaires nationaux, sections de la IVème Internationale, est la tâche centrale de l’époque de transition.

Les syndicats, même les plus puissants, n’embrassent pas plus de 20 à 25% de la classe ouvrière et, d’ailleurs, ses couches les plus qualifiées et les mieux payées. La majorité la plus opprimée de la classe ouvrière n’est entraînée dans la lutte qu’épisodiquement, dans les périodes d’essor exceptionnel du mouvement ouvrier. À ces moment-là, il est nécessaire de créer des organisations ad hoc, qui embrassent la masse en lutte : Les COMITES DE GRÈVE, les COMITES d’usines, et, enfin, les Conseils Ouvriers.

Les comités d’usine : Le mouvement ouvrier de l’époque de transition n’a pas un caractère régulier et égal, mais fiévreux et explosif. Les mots d’ordre, de même que les formes d’organisation, doivent être subordonnés à ce caractère du mouvement. Rejetant la routine comme la peste, la direction doit prêter attentivement l’oreille à l’initiative des masses elles-mêmes. Les grèves avec occupation des usines, une des plus récentes manifestations de cette initiative, sortent des limites du régime capitaliste "normal".

Les bureaucrates des syndicats s’opposeront, en règle générale, à la création de comités d’usine, de même qu’ils s’opposent à tout pas hardi dans la voie de la mobilisation des masses. Il sera, cependant, d’autant plus facile de briser leur opposition que le mouvement aura plus d’ampleur.

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Il ne s’agit pas selon nous de copier quelques formules magiques. Il s’agit de comprendre la situation actuelle et les potentialités nées de la lutte même, et de là traduire ces potentialités en objectifs tels que la classe ouvrière et toutes les fractions des classes populaires pourront se les approprier.

Les manifestations contre la liquidation des retraites est le lieu idéal pour avancer les mots d’ordres de lutte pour la sortie du capitalisme, la justice sociale, économique et politique, bref l’émancipation.




[1]     Une mise au point d’ordre lexical s’impose : l’emploi du terme réforme est un abus total. Le Littré dit : Réformation (forme ancienne de réforme) ; du latin reformatio, action de corriger ou de rétablir dans l’ancienne forme ou dans une forme meilleure… À l’évidence, l’action de Macron ne rétablit pas le système des retraites dans une forme ancienne.En tout cas, il n’améliore pas les retraites, au contraire, il les détruit dans un véritable dynamitage. Du reste, toute l’action de ce gouvernement, (comme d’ailleurs de tout ceux qui l’ont précédé), est marquée par la démolition profonde et systématique de tout ce qui protégeait la classe ouvrière et les catégories populaires des appétits du grand patronat et de la haute finance. Mais comme tous les néo-libéraux Macron dissimule ses actes réels derrière un recours massif à la « novlangue » telle que Orwell nous l’a fait découvrir.

[2]     Ce personnage s’est récemment illustré en appelant les forces de désordres à faire usage de leurs armes contre les gilets jaunes, bref à tirer dans le tas. Curieusement ce crime (car c’en est un) est resté impuni. Sa haine de classe l’a plus récemment conduit à déclarer : « Il faut avoir un QI de bulot pour ne pas comprendre que cette réforme (des retraites) est nécessaire ». L’une de nos camarade syndiquée, qui travaille justement chez Monsieur Luc,nous a récemment dit : « Ce pauvre grand Luc est pourvu d’un Q tellement hypertrophié qu’il en cacherait un I, lui, totalement atrophié. Au point qu’il m’a semblé qu’il n’en avait pas ».

[3]     Laurent Berger, dans l’incapacité de cacher à ses militants que Macron mijote de sales coups, a enjoint le président des riches à « sortir du bois », et à annoncer ses intentions réelles.

[4]     L’Illusion du bloc bourgeois, alliances sociales et avenir du modèle français, Bruno Amable, Stefano Palombarini, Raisons d’agir éditions, 3e trimestre 2018, ISBN 978-2-912107-97-8.

[5]     Le Président est un menteur quand, devant des millions de téléspectateurs, tout en les regardant droit dans les yeux, il a prétendu que tous les smicards verraient leurs salaires augmenter de cent euros. Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour confondre le Président des ultras riches. En fait, il s’en faut de beaucoup, une fraction importante des smicards, n’ont rien perçu du tout, et nombre de ceux qui ont bénéficié de l’opération de com’ n’ont en réalité pas perçu 100 euros mais au mieux entre 90 jusqu’à 25 euros.

[6]     Le ministre de l’intérieur (ami d’un parrain de la pègre marseillaise) est un menteur lorsqu’il prétend que les LBD ou les grenades de « désencerclement » ne présentent pas de danger, ou quand il affirme que la police protège les manifestants. Il ment encore lorsqu’il prétend que des manifestants ont attaqué un hôpital parisien le 1er mai. «Édouard Philippe, lui, a affirmé que s’introduire dans un hôpital «c’était remettre en cause des services publics» : mais ce sont eux qui liquident la fonction publique. En fait, les manifestants ont tenté de se réfugier dans l’hôpital parisien pour échapper aux coups et aux gaz lacrymogènes des forces de désordre.

[7]     La ministre du travail (multirécidivistes en violations du droit du travail) est une menteuse lorsqu’elle affirme que les ordonnances qui liquident le code du travail sont bonnes pour les travailleurs.

[8]     « C’est inqualifiable», a dénoncé (toujours dans l’affaire de l’attaque qui n’a pas eu lieu de l’hôpital) Agnès Buzyn  ministre de la destruction de l’hôpital public, qui ferme des lits d’hôpitaux tout en affirmant le contraire.

[9]     Une enquête réalisée par Médiapart révèle la manière dont l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) protège les auteurs de violences policières. Elle démontre les proximités fortes entre IGPN et policiers mis en cause, la dissimulation évidente de preuves et le caractère bâclé d’enquêtes qui blanchissent constamment la police.

[10]   Répression, L’État face aux contestations politiques, Vanessa Codaccioni, éditions Textuel, février 2019, ISBN 978-2-84597-768-6,

The rolling general strike in France, which started on 5th December, may drag on for some time. It will be an important event, especially in the context of the uprisings that have shaken the Middle East and North Africa region and Latin America. We are publishing below the leaflet prepared on this occasion by our comrades of the ROR (Renaissance ouvrière révolutionannaire), our sister organisation in France. (RedMed)

Le gouvernement entend imposer une « réforme» des retraites. Il y a longtemps que la bourgeoisie française s’efforce de détruire notre système de retraites. Les attaques de Macron viennent après une longue série d’attaques dont les épisodes sont 1993, 1995 (il s’agissait déjà de détruire les régimes spéciaux des cheminots et des agents de la RATP, certains se souviendront des grandes grèves de novembre et décembre qui ont fait sauter Juppé), puis 2003, 2010, 2013. Il s’agit donc d’un énième épisode. Énième épisode, certes, mais qui franchi une frontière. D’ailleurs la politique de Macron nous a fait franchir plusieurs frontières. Il est urgent de s’y intéresser de près,… et d’en tirer quelques conclusions pratiques.