Akdeniz: Dünya devriminin yeni havzası!

The Mediterranean: new basin of world revolution!

البحر الأبيض: الحوض الجديد للثورة العالمية

مدیترانه: حوزه جدید انقلاب جهانی

Il Mediterraneo: nuovo bacino della rivoluzione mondiale!

Μεσόγειος: Νέα λεκάνη της παγκόσμιας επανάστασης!

Derya Sıpî: Deşta nû a şoreşa cihânê

Միջերկրական ծով: նոր ավազանում համաշխարհային հեղափոխության.

El Mediterráneo: Nueva cuenca de la revolución mundial!

La Méditerranée: nouveau bassin la révolution mondiale!

Mediterrâneo: bacia nova da revolução mundial!

Élections présidentielles 2022

 

E. Macron a été élu président de la République à l’issue de ce second tour de l’élection présidentielle avec un peu moins de 10 million de voix (un gain de plus d’1 million de voix par rapport à 2017. Il devance M. Le Pen (un peu plus de 8 millions de voix et un gain de plus de 400 000 par rapport à 2017).

Cependant, l’abstention (26,3%) est l’une des plus haute enregistrée en France pour un tel scrutin. (28,4% en 2002 et 22,2% en 2017). Ce sont donc plus de 13 million d’électeurs et d’électrices qui se sont abstenus. 

Ce sont les catégories populaires qui se sont le plus abstenues. Mais contrairement aux affirmations de la presse et des commentateurs bourgeois, voire fascisants, c’est dans quelques villes ouvrières et populaires que les scores du FN/RN sont les plus bas. Ce qui n’empêche pas qu’une fraction significative de la classe ouvrière ait voté Le Pen. Cependant, ce sont surtout des franges importantes de la bourgeoisie qui se sont radicalisées. Il en va de même pour Macron, le score très bas de V. Pécresse au premier tour prouve qu’il est reconnu comme l’homme d’État sur qui la bourgeoisie peut compter. L’élimination électorale de Le Pen n’est pas une défaite pour elle. Les forces fascisantes restent un danger très immédiat pour la classe ouvrière et les autres catégories populaires.

La situation politique française reste donc critique. Les racines de cette situation remontent pour une part aux années 1980 (1982 et suivantes) quand la grande majorité droitière du PS a décidé de passer du réformisme ‘traditionnel’ de la sociale-démocratie au prétendu ‘social-libéralisme’, sacrifiant ainsi ce qui lui restait de son électorat populaire. Pour une autre part, la responsabilité de l’impasse est portée par le PCF et sa stratégie de Front Populaire, héritée de la ligne stalinienne des années 1934-1936, et que n’a jamais abandonné ce parti depuis cette époque, ce malgré des échecs terribles et des mises en gardes répétées. Ce terrain, déjà défavorable à la classe ouvrière et aux catégories populaires, sera exploité par la prétendue « deuxième gauche » au sein du PS, c’est à dire par une réaction maniant une phraséologie « de gauche » tout en se mettant de fait au service exclusif du capital financier et d’affairistes semi mafieux.

Depuis Mitterrand jusqu’à Hollande, puis de Hollande à Macron, pendant quatre décennies, les politiques toujours plus antisociales (conduite autant par le PS que par telle ou telle autre fraction des partis bourgeois) accompagneront désormais des revenus croissants pour les actionnaires. La classe ouvrière, dans toute sa diversité, a opposé une réelle résistance à l’une puis à l’autre des « réformes ». Mais les organisations syndicales, toutes réformistes, ont, elles aussi, accompagné les évolutions néolibérales. C’est sous Hollande, lors des manifestation contre la loi El Khomri (inspirée par Macron) que les manifestations ont commencées à subir des attaques de plus en plus brutales de la part des forces dites « de l’ordre ». C’est que pour permettre la valorisation du capital, les néolibéraux ont besoin de dépolitiser la classe ouvrière et les catégories populaires, bref toute la société française, et cette dépolitisation est en elle-même très politique. Cette politique de dépolitisation et de gestion de la combativité sociale par les forces de répressions au service du capital, a été accompagné par une remarquable passivité, incompétence, voire trahison des syndicats, et du plus gros de tous, la CGT. Les luttes défaites se sont multipliées, et avec les défaites, la défiance envers les syndicats qui explose avec le mouvement des gilets jaune.

Tous ces faits, mis ensembles, sont les signes indiscutables de la crise de la société organisée par la bourgeoisie, le signe du pourrissement de cette société, terrain fertile pour le fascisme. Les alertes se sont succédé, 2002 et plus encore 2017. Déjà en 2017 Macron affirmait être un barrage au FN. Rien de plus mensonger comme le montre le score de Le Pen au premier et second tour de cette présidentielle. Dans son second mandat, Macron tentera de poursuivre et de parachever le dynamitage du pays entrepris lors de son premier quinquennat : ‘‘réforme’’ des retraites, ‘‘réforme’’ de l’assurance chômage, privatisation de l’hôpital public, liquidation du système de sécurité sociale, de l’école et de l’Université, liquidation de la SNCF, de EDF, destruction/contournement du code du travail, liquidation du salaire minimum, travail des jeunes à partir de 13 ans, etc. et payement par les catégories populaires des largesses accordées au patronat dans le cadre de la pandémie de covid 19. Toutes ces mesures sont très fortement anti-sociales. Malgré la répression terroriste de l’État (policière et judiciaire, car Macron a criminalisé les oppositions), les commentateurs bourgeois appréhendent de puissantes résistances. Il faut noter une particularité de la période actuelle : une inversion des tailles d’entreprises où les salariés sont en lutte. Le nombre étonnamment important de grèves dans de petites entreprises montre qu’une fraction significative de la classe ouvrière est déjà sous pression du chantage à l’emploi, d’un ‘‘management’’ brutal, des hausses importantes des prix de l’énergie, de l’alimentation etc, C’est sans compter sur les organisations syndicales qui prétendent déjà relancer le « dialogue social » (CGT, CFDT,…), bref la collaboration de classe. Avec les directions actuelles on ne voit pas comment ces mouvements pourraient être victorieux alors qu’ils ont été défaits (on le notait plus haut) au bas mot ces cinq dernières années. La question de la bureaucratisations des organisations ouvrières (politiques et syndicales) doit passer au premiers plan de tous ceux des travailleurs qui ne veulent plus subir la dictature patronale. Cette question se pose d’autant plus que les forces fascistes disent être prêtes (à un coup de force et à la guerre civile). Or, la défense des intérêts vitaux des travailleurs contre le patronat, contre l’État et le fascisme devraient passer par la constitution d’un Front Unique ouvrier, regroupant les militants de toutes les organisations. C’est dans le cadre de ce Front Unique que se décideront et se prépareront les moyens de l’autodéfense de la classe ouvrière et des autres catégories populaires. En précisant que ce sont des millions de travailleurs, jeunes et vieux, français et immigrés, femmes et hommes qui doivent s’organiser pour lutter et non de petites minorités de ‘spécialistes’. Les bureaucraties actuelles l’ont montré, elles sont incapables de mener à bien ces tâches vitales et urgentes. Pour renverser les bureaucraties syndicales et politiques il faut agir contre la dépolitisation des classes ouvrières et populaires. Ce sont les travailleurs qui doivent exercer sur leurs collègues, sur leurs proches, amis et parents des pressions telles que les positions des bureaucrates passifs deviennent intenables. De nouveaux militants doivent surgir des luttes à venir qui se mèneront en même temps contre le patronat du privé comme du public, et contre les bureaucrates. Renouer avec les victoires est à ce prix. Macron n’a pas été un barrage aux forces fascistes lors de son premier quinquennat, on peut déjà pronostiquer qu’il ne le sera pas non plus lors de son second quinquennat.

Pour sortir des nombreuses impasses où est la société française, l’action de la classe ouvrière est indispensable, sa passivité pourrait bien sonner son arrêt de mort.

La période électorale n’est pas close. Les élections législatives auront bientôt lieu. LFI se présente comme  une solution et à l’impasse actuelle et aux périls qui nous inquiètent. Mais Mélenchon, et sa formation politique, prétend que s’il était élu premier ministre à l’issue des législatives à venir, il n’y aurait plus besoin de manifester. Erreur funeste à nos yeux. Ainsi que nous l’écrivons plus haut il y a une urgence de première grandeur à repolitiser la classe ouvrière et toutes les catégories populaires. Il n’y a pas juste besoin que l’on mette un bulletin dans une urne : on n’arrête pas le procès de fascisation avec un bulletin de vote. On ne peut vaincre un patronat à l’offensive qu’avec la puissance sociale de la classe ouvrière. Contre le fascisme, contre le capital et son État à l’offensive, la grève générale, massive, politique, peut défaire les ennemis de classe. C’est avec une telle grève générale que la classe ouvrière allemande a, en son temps, brisé en quelques jours le putsch de Kapp.

Les partis réformistes ont déjà montré toutes leurs capacités de nuisance pendant plus d’un siècle et un peu partout dans le monde. Quant aux « néo-réformiste » (tous présentés comme des ‘gauche radicales’ : Lula et le PT au Brésil, Tsipras et Syriza en Grèce, Iglesias et Podemos en Espagne, et dans beaucoup d’autres pays – Chili, Argentine, Bolivie, Peru, Equateur, Portugal,...) aucuns d’eux ne représentent une alternative au vieux réformisme, eux également ont eu largement le temps de nous le montrer. Nous invitons la classe ouvrière et les catégories populaires à ne pas se laisser exproprier de leurs pouvoirs dans ce domaine aussi. Nous les invitons à être tout le temps archi vigilants pour ne pas revivre une défaite cinglante.

Avec cette élection présidentielle, la classe ouvrière et les catégories populaires avaient deux ennemis clairement identifiés : Macron et Le Pen. Le Pen a provisoirement été éliminée. Mais d’autres ennemis étaient dans l’ombre de ces deux premiers. Nous allons les retrouver lors des législatives. Dans le processus électoral, la classe ouvrière ne peut s’exprimer que par un bulletin de vote, c’est une expression archi minimum. La classe ouvrière a la possibilité de s’exprimer autrement, d’une manière non plus passive mais activement, par la grève et le blocage de la production qui bloque aussi l’entrée des dividendes, dans l’entreprise, le bureau ou l’atelier, dans la rue, par la manifestation, par la diffusion de tract ou de journaux, en s’adressant aux collègues, aux passants. Contre cela, la bourgeoisie n’est pas de taille à tout contrôler. Un ouvrier seul peut être empêché, une infirmière seule aussi, un routier aussi. Mais toute la classe ouvrière ensemble, c’est une force que la bourgeoisie ne peut stopper. C’est sur cela qu’il faut compter. Et n’oublions pas que nos frères et sœurs, la classe ouvrière des autres pays, subissent les mêmes agressions de la part de leur bourgeoisie. Nous sommes une force colossale pour peu que nous prenions confiance en nous-mêmes.

L’offensive capitaliste/néolibérale, qui, comme il y a un siècle, ouvre la voix au fascisme, cette offensive ne peut être brisée que par une contre offensive ouvrière et révolutionnaire. Le capitalisme pourrissant nous prépare des drames inimaginables : cataclysmes climatiques et environnementaux, sur-exploitation de la planète et des humains menaçant tout le monde vivant, crise financière et économique avec oppression politique, effondrement démocratique et dictature de type fasciste/nazie, guerre mondiale avec possible glissement vers la guerre nucléaire, etc. C’est le moment de se mettre en mouvement, c’est le moment de passer de l’attente à l’action, et pas uniquement ou pas exclusivement pendant la période électorale, et pas seulement pour élire un président ou député qui, à l’occasion, nous imposera ce que nous ne voulons pas.